samedi 26 février 2011

Madame Bovary et le rêve (Gustave Flaubert)


Le passage étudié, extrait de Madame Bovary de Gustave Flaubert, se situe après le mariage de l’héroïne avec Charles Bovary et juste après un long retour en arrière sur son éducation au couvent : ses aspirations puis sa rencontre déterminante avec la lingère, qui l’initiera à la littérature à l’eau de rose. Le début du chapitre VII se caractérise comme étant l’un des premiers monologues intérieurs, chose nouvelle, il donne ainsi accès au courant de conscience de la jeune femme. On s’aperçoit vite que face à la vie dont elle avait rêvé à travers les livres, son mariage avec Charles la déçoit.

Il s’agit d’abord de se demander s’il pouvait en être réellement autrement ou non. Le rêve de bonheur exprimé dans ce texte n’est-il pas, à l’évidence, compromis d’avance, et pourquoi ? Nous tâcherons ensuite de voir qui Flaubert rend responsable de la pathologie de la jeune femme, qui fait figure d’éternelle déçue, en s’appuyant sur les thèmes présents et les effets de style parfois surprenants. Pour finir, l’on verra quelle poétique Flaubert oppose à ceux dont il parodie la maîtrise du langage et critique les conséquences des œuvres.

Plus d’extraits de "Madame Bovary" de Gustave Flaubert, chapitre VII partie I

[...] C’est la voix des autres qu’on entend. Emma dit dans un autre extrait de Charles que « [sa] conversation était plate comme un trottoir de rue, et des idées de tout le monde y défilaient dans leur costume ordinaire», mais la métaphore peut tout aussi bien illustrer ses propres pensées. Car, le personnage accueille dans son discours un autre discours qui n’est autre que l’écho du discours des autres, des idées reçues. Et ce présent de fiction qui survient dans le texte, encastré dans le monologue intérieur, ne s’explique surtout pas par le présent de vérité générale. [...]

[...] Sa voix est remplie d’idées reçues et Flaubert y empiète encore gaiement. Le style indirect libre réalise comme une expulsion de la personne. Et, si le jeu sur le langage est une expérience amusante pour Flaubert, cela ne l’est pas pour Emma, marionnette entre ses mains elle se retrouve reléguée au rang de non-personne (si tant est qu’un personnage, être de papier, puisse être envisagé ainsi). Elle n’a pas de réelle intériorité ou bien une d’emprunt, puisque son imaginaire est celui d’autres. [...]

[...] Il s’agit d’abord de se demander s’il pouvait en être réellement autrement ou non. Le rêve de bonheur exprimé dans ce texte n’est-il pas, à l’évidence, compromis d’avance, et pourquoi ? Nous tâcherons ensuite de voir qui Flaubert rend responsable de la pathologie de la jeune femme, qui fait figure d’éternelle déçue, en s’appuyant sur les thèmes présents et les effets de style parfois surprenants. Pour finir, l’on verra quelle poétique Flaubert oppose à ceux dont il parodie la maîtrise du langage et critique les conséquences des œuvres. [...]

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