mardi 11 janvier 2011

Sur le sommeil. Ou plutôt sur les rêves,



Gabriel Tarde, Sur le sommeil. Ou plutôt sur les rêves, éd. par Jacqueline Carroy et Louise Salmon, Paris, Editions BHMS, 2009, 236 pages.
Jacqueline Carroy et Louise Salmon proposent une édition de cinq textes inédits de Gabriel Tarde (1843-1904). L’ouvrage comprend deux essais historiques, l’un sur la psychologie des rêves au XIXe siècle, l’autre sur l’engagement politique de celui qui deviendra une référence en matière de criminologie 1. Ces écrits datés du début des années 1870 sont en fait antérieurs à ce que l’on pourrait nommer « moment Tarde ». Professeur de philosophie au collège de France (1900), l’homme n’acquiert en effet une audience réelle que dans les années 1880, par le biais notamment d’articles savants publiés dans La Revue philosophique. Le jeune magistrat de province qui vit alors avec sa mère à Sarlat (sa ville natale) n’a écrit en 1870 que quelques articles dans les journaux locaux. Mais il rédige depuis 1862, sur le modèle de Maine de Biran – un de ses inspirateurs –, un journal d’auto-analyse psychologique à visée expérimentale. Issu du fonds du Centre d’Histoire de Sciences Po, ce manuscrit inédit se présente sous la forme d’un nocturnal mêlant récits et analyses de rêves éprouvés de mars 1870 à juillet 1872.
Comme l’indique le titre de l’ouvrage, il n’est pas question ici des états de sommeil mais d’un objet – le songe – qui suscite de nouvelles questions au XIXe siècle : à quoi sert le rêve ? Pourquoi rêvons-nous ? Avant que Sigmund Freud ne fasse de l’interprétation des songes la clé de voûte d’une nouvelle pratique thérapeutique et d’une introspection révolutionnaire 2 , le XIXe siècle est aussi à la recherche d’une science positive des rêves. Cette quête débouche sur une collecte inédite de récits, le recueil de rêves devenant un genre sur lequel s’arrête Jacqueline Carroy dans cet ouvrage. Ce nouveau genre est dans un premier temps alimenté par des médecins ou des philosophes. Les Idéologues comme Cabanis font du rêve une expression cérébrale surgie en écho des tréfonds organiques, des mouvements intestinaux, des sensations extérieures. Symbole de cette transformation de l’organique en psychique, le rêve érotique pensé en lien avec les sensations génitales, nourrit les écrits de ces médecins du premier XIXe siècle. Cette tentative de construction d’une psycho-physiologie du rêve subsiste avec l’interprétation spiritualiste d’un Maine de Biran. Un fonctionnement automatique du psychisme, producteur de rêves, est mis en valeur par ces auteurs.
Dans un second temps, des amateurs éclairés font aussi du rêve un objet d’étude et un moyen d’introspection. Ceux-ci notent régulièrement leurs souvenirs au réveil, élaborent leur propre recueil de rêves, publient quelques récits, conversent sur le sujet avec leurs contemporains. Le Sommeil et les rêves d’Alfred Maury, publié en 1861, fait figure d’œuvre princeps dans ce corpus des érudits rêveurs progressivement exhumé par Jacqueline Carroy 3. L’assimilation par Maury de certains rêves à des crimes imaginaires qui produisent la honte de leurs auteurs est bien connue de Freud, mais elle nourrit dès les années 1870 la réflexion de ses contemporains, particulièrement celle d’un public cultivé féru de psychologie. Hippolyte Taine est l’un d’eux et incite chacun à constituer son propre recueil de rêves. Dans les années 1870, on rêve donc sur le modèle de Maury, et Tarde lui doit beaucoup dans sa quête de l’origine des songes. Mais le jeune magistrat apporte aussi du neuf dans cette manière d’analyser les rêves.
Le journal de Tarde s’apparente en effet à un « laboratoire à domicile » autant qu’à une psychothérapie, une « hydrothérapie morale », explique-t-il. Celle-ci permet d’exorciser ses cauchemars politiques ou ses amours impossibles. Gabriel Tarde élabore une stratégie quotidienne personnelle. Le rêveur ne se contente pas ici de collectionner les récits, il propose une analyse systématique attentive aux processus de formation des rêves. Une analyse qui relève de la tradition spiritualiste mais qui développe aussi des conceptions originales concernant les associations et les recombinaisons d’objets, d’images, de lieux et de souvenirs qui forment le substrat onirique. On trouve notamment, bien mis en évidence dans le plan final du manuscrit, le terme surprenant de « débaptisation », néologisme destiné à faire comprendre le processus de transformation des images dans le rêve.
Affleure aussi, dans le texte de Tarde, l’idée que le désir intervient comme moteur de la transformation onirique : « je suis plus vicieux en songe qu’éveillé. J’ai, endormi, l’imagination dépravée. Je ne vois plus de mal à rien » explique-t-il au début de son nocturnal. Surpris par cette émergence du désir sexuel dans le rêve, le lecteur se posera surement la question du caractère précurseur de Tarde, et bien sûr de Maury, par rapport aux travaux ultérieurs de Freud. On ne peut ici que souscrire à la manière dont cette interrogation historique capitale – la Traumdeutung est la clé de voute de la psychanalyse freudienne – est abordée dans cet ouvrage. Freud connaît bien cette production savante sur le rêve, comme en témoigne sa bibliographie. Elle fait partie de la synthèse innovante qu’il propose un quart du siècle plus tard. Ces recueils de rêves ne réduisent cependant pas l’innovation freudienne, ils représentent un matériau disponible dans lequel le Viennois pioche en laissant d’ailleurs de côté certaines intuitions que les auteurs de l’ouvrage proposent de réévaluer. Il est certain que la plupart des rêves choisis par Tarde et retranscrits dans cet ouvrage ne sont pas l’objet d’une interprétation symbolique. Ce sont les impressions récentes, les faits de la veille, les sensations externes immédiates – le rêve concernant ses recettes pour accommoder les cadavres sont un effet de ses embarras d’estomac – qui font l’essentiel de la matière des rêves de Tarde. « Si le désir peut être satisfait en songe, cela est rare », rappelle-t-il. Le philosophe insiste bien sur le caractère « fortuit » de la fusion des éléments du songe. Ainsi la belle femme aux lèvres grosses, rouges et sensuelles renvoie « fortuitement » le rêveur au portail repeint en rouge un jour auparavant. Rares sont les rappels de l’enfance, tel le souvenir du château de Panel « déjà vu par moi dans mon enfance et oublié depuis ».
Confronté à ce matériau qui bouscule les frontières entre la science et la fiction, entre la vie personnelle et l’engagement politique, les auteurs de cette édition proposent donc deux lectures complémentaires. La première, qui vient d’être évoquée, contribue à éclairer une part méconnue de la culture savante du XIXe siècle. La seconde éclaire quant à elle un aspect refoulé de la biographie de Tarde : son engagement politique qui apparaît ici exorcisé par le cauchemar. Les écrits publiés sont en effet tous liés au contexte de l’année terrible : la défaite de 1870, la chute du Second Empire, l’avènement de la République et la Commune de Paris. Ils montrent que Tarde adopte lors de ces événements une position monarchiste et réactionnaire affirmée. S’il lui arrive de rêver du cercle de Belleville et de Gambetta, le jeune magistrat de province cultive surtout la haine du suffrage universel, la nostalgie de la gloire napoléonienne et se montre résolument hostile au programme républicain développé à la fin des années 1860. La critique anti-démocratique apparaît clairement dans le texte « les Comices », les institutions et les élections – « le maquerellage électoral »– y étant représentées telles des foires, lieux de conflits et de débauche. L’angoisse du conservateur face à l’accélération des événements transparaît dans son nocturnal. Les rêves se font politiques et les républicains y sont figurés tels des singes. La stigmatisation de la foule populaire qui devient systématique dans ses écrits ultérieurs se cristallise à cette époque. Elle est d’autant plus forte qu’elle s’alimente des événements violents qui secouent la Dordogne, particulièrement l’affaire de Hautefaye dépeinte par Corbin dans le Village des cannibales. La horde primaire est rapidement associée au crime par le magistrat mais aussi à l’alcool et à la pédérastie. Le communard, c’est l’inverti. Le cauchemar politique de Tarde, c’est ce nouveau Moyen Âge dessiné par l’avènement du mouvement communaliste dans la France des années 1870. Ce catastrophisme n’a que l’apparence du prophétisme puisque Tarde, fondant sa conception de l’histoire sur l’imitation, considère les faits de 1870 comme une renaissance plus que comme une nouveauté. Son engagement public – signalé par le soutien de la liste monarchiste locale en 1872 ou par la défense des jésuites – est de courte durée mais il s’inscrit dans un conservatisme social vaguement orléaniste qui correspond finalement à une attente de classe, celle de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie provinciale au temps de l’ordre moral. On ne doit pas s’étonner de la manière dont Tarde prend la défense du vote des femmes par la suite. La hantise républicaine d’un vote des curés par procuration est assez courante à la fin du siècle. Plus étonnante, en revanche, est la prise de position dreyfusarde de l’homme, au nom de l’esprit de conciliation, explique Louise Salmon. On aimerait assurément en savoir plus sur cette personnalité complexe.
Peut-on faire des rêves un objet d’histoire ? En mettant à jour ces textes inédits de Gabriel Tarde et en les questionnant, chacune dans leur domaine respectif, Jacqueline Carroy et Louise Salmon montrent qu’un tel pari peut être tenu.
Hervé Guillemain
1 Outre le manuscrit principal Sur le sommeil. Ou plutôt sur les rêves, l’ouvrage comporte quatre autres textes : Études psychologiques sur moi-même, « Un Cauchemar politique », « Les Comices », « La Violette et la paix ».
2Voir l’intéressante remise en perspective de cet ouvrage par Andreas Mayer et Lydia Marinelli, Rêver selon Freud. L'interprétation du rêve et l'histoire du mouvement psychanalytique, Paris, Aubier, 2009.
3 Jacqueline Carroy et Nathalie Richard (dir.), Alfred Maury, érudit et rêveur. Les sciences de l’homme au milieu du XIXe siècle, Rennes, P.U.R., 2007.
Pour citer
Hervé Guillemain, « Compte rendu de Gabriel Tarde, Sur le sommeil. Ou plutôt sur les rêves, 2009 », Le Mouvement Social,

MALADIE DU SOMMEIL

 

La trypanosomiase africaine est localisée entre le 15ème degré de latitude nord et sud. Elle est transmise par une mouche, la mouche TSE TSE .

L'agent infectieux est le trypanosoma. Il en existe deux sortes : trypanosoma gambiense et trypanosoma rhodésienne, d'évolution plus rapide.

Ces trypanosomes sont des protozoaires flagellés (êtres unicellulaires) qui vivent dans le sang, les ganglions et le liquide céphalo-rachidien. Ils se divisent par scissiparité (leur division se fait en se scindant en 2) .
  Symptomes

Un signe de début est le signe de Kerandel
C'est l'exagération de la sensibilité des tissus profond
Le moindre mouvement de la main provoque une douleur excessive .
:
- La fièvre après la piqûre de la mouche apparaît rapidement, associée à une grande fatigue. Le coeur est rapide. Les adénopathies touchent toutes les aires ganglionnaires. Le foie et la rate peuvent être augmentés de volume. De grands placards rouges et papuleux à contours irréguliers peuvent apparaître. La peau est sèche, parfois ulcérée et siège d'OEDEMES .
- Les maux de tête sont constants.
- Des troubles de la sensibilité apparaissent, sensibilité exacerbée au contact et au choc, démangeaisons, crampes, fourmillements.
- Des troubles moteurs avec tremblements des membres supérieurs et de la langue ; des convulsions plus fréquentes chez l'enfant.
- Des troubles du sommeil : insomnie nocturne, somnolence diurne.
- L'omnubilation s'accentue peu à peu pour aboutir à une léthargie profonde.
- Des troubles psychiques : sur un fond d'apathie peuvent survenir des crises aigûes délirantes. Une démence s'installe peu à peu.

L'évolution de la maladie s'est complètement transformée depuis l'existence de thérapeutiques efficaces, mais aboutissait auparavant rapidement à la mort.


TRAITEMENT

:
- La Suramine sodique (MORANYL ) est le produit le plus efficace. Il est de maniement délicat, bien entendu délivré sur prescription médicale.
- La Lomidine est également très efficace.
- Un nouveau produit semble prometteur l'éflornithine ( DFMO )
mais pas encore commercialisé

PROPHYLAXIE :
La destruction des mouches pour parvenir à l'éradication de la maladie est difficile.

Une chimioprophylaxie est possible : c'est l'administration sur prescription médicale de 4 mg/kg de lomidine en intramusculaires qui protège pendant six mois.

APNEE DU SOMMEIL

 

L'apnée du sommeil consiste en des pauses respiratoires pouvant durer parfois une demi-minute (parfois plus) pendant le sommeil.
Son incidence n'est pas négligeable puisque 5 % des hommes et 2 % des femmes en sont atteints.

Ces apnées se rencontrent souvent chez les ronfleurs et sont un facteur de risque cardiovasculaire important.

Le syndrome d'apnée du sommeil est complété par une somnolence diurne excessive( source de complications pouvant engendrer des accidents du travail) et le plus souvent par une obésité importante.

Le diagnostic est confirmé lorsqu'il existe au moins 10 apnées ou hypopnées par heure de sommeil à l'enregistrement polysomnographique.

En effet, outre l'anoxie (manque d'oxygène) qui résulte de ces pauses respiratoires et qui est très préjudiciable pour notre cerveau, une étude australienne a démontré que ces apnées étaient un facteur de risque majeur d'INFARCTUS DU MYOCARDE (voir ce terme).

L'étude a démontré que les sujets qui ont fait un infarctus du myocarde présentent des apnées beaucoup plus nombreuses que ceux qui n'en ont pas fait (5 fois plus).

Par ailleurs , une étude Américaine( Docteur Klar Yaggi de l'université de Yale) semble démonter que l'apnée du sommei serait un facteur de risque indépendant, favorisant la survenue d'un accident vasculaire cérébral

Les auteurs concluent qu'il faut prendre en charge les sujets qui présentent ces apnées pour prévenir ou tout au moins réduire les risques d'infarctus, de récidive ou d'accident vasculaire cérébral.

D'autre part il semblerait que les patients atteints d'apnée du sommeil aient un risque accru, très net, d'accident de la route. par perte de la vigilance et également d'accident du travail.

Les chauffeurs routiers peuvent se voir imposer une limitation de conduite en cas de syndrome d'apnée du sommeil confirmé, à moins qu'ils n'aient été traités.

Par ailleurs, il a été démontré que la prise de tension artérielle pendant le sommeil mettait en évidence une montée brutale de cette tension artérielle pendant les période d'apnée et au moment de la reprise respiratoire.

La pression diastolique pouvait atteindre 120 à 130 mmHg de mercure, la systolique de 160 à 200 mmHg de mercure.

Ces modifications sont observées que le sujet soit normotendu ou hypertendu lors de l'état de veille.

Le traitement des apnées du sommeil peut faire disparaître une tension artérielle diurne ou permettre la diminution du traitement antihypertenseur.

Donc, l'apnée du sommeil pourrait être un facteur de risque de l'HYPERTENSION ARTERIELLE.

Par contre aucun traitement médical de l'HYPERTENSION ARTERIELLE ne permet de prévenir de façon certaine les variations nocturnes de la tension artérielle en rapport avec l'apnée du sommeil.

TRAITEMENT
Le traitement de l'apnée du sommeil consiste:
- à traiter l'obésité (voir MAIGRIR RAISONNABLEMENT),
- parfois à agir chirurgicalement pour traiter le RONFLEMENT (voir ce terme),
Dans ce cas l'uvulo-palato-pharyngoplastie consiste à ôter les tissus excedentaires (amygdales, luette,redondance du voile
- enfin et surtout par le port d'un masque pendant la nuit permettant une pression d'oxygène positive continue.
- En Octobre 2002 un dispositif a été mis au point après plusieurs années de recherche par l'équipe du laboratoire des troubles respiratoires liés au sommeil ( hôpital de la Croix Rousse à Lyon)
Il s'agit d'une ORTHESE( Voir ce terme) qui est destinée à faire avancer la machoire inférieure pendant le sommeil afin d'augmenter la perméabilité des voies respiratoires.
Cette orthèse est le "Snorflex" et est disponible en pharmacie.
au prix approximatif de 75 Euro ,non remboursable par la Sécurité Sociale.
-Enfin dans certains cas la chirurgie bariatrique( réduction du volume gastrique) peut être efficace.

APNEE DU SOMMEIL FACTEURS DE RISQUES

 

Le surpoids et surtout l'obésité sont des facteurs qu'il est indispensable de contrôler pour réduire ou même prévenir l'apnée du sommeil.

L'ingestion aiguë d'alcool influe sur la stabilité des voies aériennes supérieures , beaucoup plus que l'ingestion chronique.

Le rôle du tabac semble favoriser la survenue de l'apnée du sommeil.

Le reflux gastro-oesophagien semblerait aggraver la survenue de l'apnée du sommeil en provoquant un oedème et une inflammation de l'oropharynx.

Il semblerait exister un facteur héréditaire
Il existe une sorte de filiation de ronfleurs, ronflant dès la puberté même sans surpoids, qui présentent une dysmorphie cervico-faciale qu'il est indispensable de rechercher.


Le sexe masculin semble prépondérant peut être en rapport avec une influence hormonale.

L'âge entre 45 et 65 ans semble être un facteur favorisant.

Peut -être que l'origine ethnique pourrait avoir un rôle en raison de facteurs anatomiques craniaux-faciaux.(Caucasiens)

L'obstruction nasale qui provoque une respiration par la bouche est responsable d'un collapsus des parties molles du pharynx qui est responsable d'une dépression respiratoire.

Cette obstruction nasale peut être en rapport avec une déviation du septum nasal, un élargissement des cornets inférieurs, une inflammation allergique ou infectieuse de la muqueuse rhino-pharyngée. qu'il convient de traiter.

HYPNOTIQUES SEVRAGE

 

Une dépendance aux anxiolytiques ou hypnotiques peut se manifester si la prescription de ces médicaments a été trop longue.
Le malade ne peut plus s'en passer
Le sevrage doit donc être entrepris.

Lors du sevrage de ces médicaments hypnotiques, anxiolytiques ou antidépresseurs, il se produit très souvent un phénomène de rebond très difficile à supporter par le malade.
C'est la raison pour laquelle ce sevrage doit être conduit de façon extrêmement progressive.
Il faut baisser le traitement anxiolytique ou hypnotique d'un quart de comprimé toutes les semaines, voire même toutes les deux ou trois semaines.
Si plusieurs médicaments sont associés il ne faut pas les diminuer tous en même temps.
On commence par diminuer un premier médicament d'un quart de comprimé et lors du second palier ( après trois semaines par exemple) on diminue d'un quart de comprimé l'autre médicament., et ainsi de suite.

Avant de commencer le sevrage il faut s'assurer que le malade ne sera pas soumis à des conditions de vie particulièrement stressantes.
C'est la raison pour laquelle il est souvent judicieux de commencer le sevrage pendant une période calme, comme les vacances.

Les difficultés de sevrage s'observent si la diminution des doses est trop rapide;
Il faut recommander la suppression de l'alcool et du café pendant la période de sevrage.

Il peut être utile pendant la période de sevrage des médicaments hypnotiques ou anxiolytiques, de substituer au médicament que l'on diminue, une autre molécule qui sera augmentée très progressivement d'un quart de comprimé par semaine ( par exemple la paroxétine)
Cela permet d'éviter des crises d'anxiété voire de panique chez les malades très anxieux à l'idée de ce sevrage.

Il pourra être indispensable d'arriver à une dose de 1 comprimé de paroxétine (donc en trois à quatre semaines) avant de commencer à baisser l'hypnotique chez les grands insomniaques.
Lorsque le sevrage sera terminé il faudra baisser très progressivement les doses de paroxétine (parfois en plusieurs mois)

D'autre part en cas de sevrage d'hynotiques il faut respecter des règles d'hygiène du sommeil :
1- Ne se coucher que lorsqu'on a sommeil.
2- Se lever dès qu'on est réveillé et ne pas rester au lit.
3- Essayer de se coucher à la même heure.
4- En cas d'insomnie, ne pas rester au lit, mais se lever et s'occuper jusqu'à ce que l'on ait à nouveau sommeil, avant de se recoucher.
5- Ne pas lire au lit, ne pas regarder la télévision, ni écouter la radio.
6- Ne pas faire la sieste après le déjeuner.

SOMMEIL REGLES ELEMENTAIRES D'HYGIENE

 

 

Ces quelques règles élémentaires permettront un sommeil réparateur

1) Ne pas consommer d'excitant 4 à 6 heures avant le coucher
( ALCOOL, TABAC, THE, BOISSONS CONTENANT DE LA CAFEINE)

2) Supprimer la sieste ou ne la faire qu'au tout début après le repas et pas plus de 20 minutes.
il reste souhaitable de la faire dans son lit afin de renforcer l'association lit-sommeil

3) Encourager la pratique sportive en milieu d'après -midi, mais l'éviter dans les trois heures qui précèdent le coucher.

4) Ne se coucher que lorsque l'on a sommeil

5) Ne pas se coucher plus tôt sous prétexte que la nuit précédente a été mauvaise

6) Eviter les éveils nocturnes prolongés passés au lit
Il est préférable de quitter le lit, si on ne peut se rendormir après 15 à 20 minutes.
Il est recommander de boire un bol de lait chaud qui favorise ensuite l'endormissement.

7) Eviter le lit et la chambre pour autre chose que le sommeil ou l'activité sexuelle ( ni television,ni travail, ni nourriture)

8)Contrôler l'environnement ( ni bruit, ni lumière, une température autour de 19 ° maximum)

9) Se lever à heure fixe quelque soit la durée ou la qualité du sommeil pour préserver une prochaine nuit parfaite.

10 )Il faut que le lever soit définitif
Lumière vive, exercice physique, douche relativement chaude.

11) bien savoir que si l'alcool favorise l'endormissement il induit ensuite des troubles du sommeil en le raccourcissant et en le fragmentant.

SOMMEIL REPARATEUR

 

C'est un sommeil qui permet une réparation physique et psychique de l'individu


1)C'est un délai d'endormissement de 20 minutes maximum.

2) 6 à 9 heures de sommei

3) 90 % de sommeil par rapport au temps passé au lit

4)durée de sommeil lent profond de 30 % du sommeil total

5)durée du sommeil paradoxal ( Voir ce terme)20 % du sommeil total

6)éveils nocturnes de moins de 20 minutes

7) 4 à 6 cycles de sommeil dans la nuit.

SOMMEIL RETARD DE PHASE

 

Certaines personnes présentent un trouble du sommeil caractérisé par un endormissement très tardif , vers 4 ou 5 heures du matin .

La qualité du sommeil reste normale, mais si le sujet est dans l'obligation de se lever à une heure normale du matin pour raisons, par exemple professionnelles, une somnolence diurne est fréquente, perturbant de façon importante les activités normales.

Cette tendance au sommeil dans la journée s'accompagne très souvent de maux de tête.

Ce syndrome peut débuter dans l'enfance, et les sujets atteints sont souvent des solitaires désynchronisés, qui évitent les horaires habituels (des repas par exemple) et qui sont des gens "du soir".
Il existe donc un retard de phase dans le sommeil.

TRAITEMENT
- La chronothérapie consiste à reculer l'heure d'endormissement de trois heures par jour de manière à retrouver un horaire normal (cela peut s'obtenir en une semaine environ)

- La photothérapie est utilisée pour modifier les rythmes circadiens.
On expose ces sujets le matin à une lumière vive (2000 lux à large spectre) pendant deux à trois heures.
On recommande à ces sujets d'éviter la lumière le soir et de porter des lunettes noires dès la fin de l'après-midi.

- l'administration de mélatonine qui agit probablement sur l'horloge interne peut être administrée environ 5 heures avant l'heure du coucher.

SOMMEIL (cure de)

 

Méthode qui consiste à provoquer un sommeil prolongé par l'administration de drogues neuroleptiques , d'hypnotiques et de tranquillisants pendant un temps variable, 15 jours en moyenne.

Cette cure est interrompue quelques heures chaque jour pour l'alimentation et les soins corporels.

Elle est employée pour traiter les anxieux graves et certaines maladies psychosomatiques (ulcère digestif, spasmes viscéraux) .

Parfois également elle peut être utilisée pour aider au sevrage des toxicomanes, enfin dans certaines PSYCHOSES aigues.

Elle demande une surveillance minutieuse du malade soumis à cette thérapeutique.

SOMNIFERES

 

Médicaments permettant un endormissement rapide et qui évitent les réveils intenpestifs dans une certaine mesure.

Il ne faut pas croire que la prise de tels médicaments est sans danger.

Il existe des contre-indications à la prise de ces médicaments :
- l'allergie
- l'alcoolisme
- l'insuffisance rénale
- l'insuffisance respiratoire chronique
- l'apnée du sommeil qui se voit en général chez un sujet de 60 ans et plus, obèse et en général ronfleur.

Avant l'utilisation des ces médicaments il faut supprimer :
- les excitants (café, alcool)
- rechercher une maladie, par exemple une hyperthyroïdie, une dépression ou une anxiété
- mettre le sujet en bonne condition pour dormir, éviter le bruit, respecter son rythme et son horaire d'endormissement  
- encourager le sujet à avoir une activité diurne normale tant physique que psychique.

En France nous abusons de ces médicaments.
L'ACCOUTUMANCE devient obligatoire. Parfois véritable drogue, l'assuétude se fait jour (DEPENDANCE - voir ce terme) .

Certes il est des cas ou ces médicaments sont indispensables mais il faut savoir qu'ils ne doivent être employés que temporairement pour passer un cap difficile.

éalité ils détraquent complètement notre biologie et pourtant nos malades réclament tous leur somnifère et ne se rendent pas compte qu'ils se font un tort énorme.
Il est certain que ce sont surtout les personnes âgées qui prennent des somniféres.

Signalons ici qu'en cas d'insuffisance broncho respiratoire (et nombre de personnes âgées en sont atteintes) les somnifères de type Benzodiazépine sont fortement contre-indiqués.
Les Benzodiaziques ont également un effet très néfaste sur la mémoire. Raison de plus de s'en priver quand on vieillit.

Il est donc souhaitable que l'on essaie de se prendre en charge d'une manière active et d'éviter la prise de ces médicaments.
Une aide psychologique pourrait être trouvée auprès de votre médecin.
On pourra progressivement diminuer la dose de ces somnifères jusqu'à l'arrêt total.
Certes, il y aura des nuits difficiles au début mais peu à peu on reprendra un équilibre et on se débarrassera de cette sensation de traîner un boulet toute la journée.

RAPPEL IMPORTANT :
LES SOMNIF7RES ONT UNE ACTION TRES NEFASTE SUR LA MEMOIRE , SURTOUT CHEZ LES PERSONNES AGEES.
- LEUR ACTION EST EGALEMENT TRES NEFASTE CHEZ LES INSUFFISANTS RESPIRATOIRES CHRONIQUES .

SOMNAMBULISME DE L'ENFANT

 

C’est une affection bénigne, atteignant surtout le garçon entre 6 et 12 ans. Très souvent elle disparaît à la puberté.

Souvent vécu de façon quasi-dramatique par les parents, le somnambulisme de l'enfant doit être considéré comme un phénomène paranormal.

L'accès simple de somnambulisme ne laisse aucun souvenir à l'enfant. Cela s'explique car les tracés électroencéphalographiques montrent que l'accès survient entre 1 heure et 2 heures après le coucher, à la fin du sommeil profond et juste avant l'apparition du sommeil paradoxal, c'est-à-dire au moment où le sommeil s'allège pour se rapprocher d'un tracé d'éveil.

L'accès peut durer de 20 à 30 mn. Les yeux sont ouverts, le visage inexpressif, les paroles prononcées inintelligibles. L'enfant peut cependant répondre à des questions et obéir à des ordres simples.

Certes il sera bon parfois de faire faire un électroencéphalogramme pour éliminer une épilepsie favorisée par le sommeil.

Mais en règle générale il faut, quoi qu'on en pense, réveiller l'enfant doucement et lui faire prendre conscience de son état.

Il faudra prendre des précautions pour éviter les éventuelles conséquences redoutables de ce rêve (fermer les portes et les fenêtres soigneusement par exemple) .

A partir de 5 ou 6 ans, un traitement peut être entrepris.

En cas de plusieurs crises hebdomadaires, un traitement s'impose. Le principe du traitement consiste à faire passer le sujet du sommeil profond au sommeil paradoxal. L'administration de 50 à 100 mg d'amineptine (survector) en fonction de l'âge et du poids de l'enfant est souvent spectaculaire. Après 1 mois de traitement, le sevrage se fera progressivement en 1 semaine. En général, il n'y a pas de récidive et l'enfant peut enfin raconter ses rêves.

Dans les cas de somnambulisme-terreur, la note anxieuse est très importante. La crise peut se reproduire au cours de la même nuit. Elle s'accompagne de cris, de gesticulation, d'agressivité. Il faudra alors associer à l'amineptine un anxiolytique, par exemple le clobazam.

SOMMEIL BIEN DORMIR

 

 

Voici quelques règles élémentaires permettront un sommeil réparateur

1) Ne pas consommer d'excitant 4 à 6 heures avant le coucher
( alcool, tabac, thé, boissons contenant de la caféine)

2) Supprimer la sieste ou ne la faire qu'au tout début après le repas et pas plus de 20 minutes.
il reste souhaitable de la faire dans son lit afin de renforcer l'association lit-sommeil

3) Encourager la pratique sportive en milieu d'après -midi , mais l'éviter dans les trois heures qui précèdent le coucher.

4) Ne se coucher que lorsque l'on a sommeil, si possible à la même heure.

5) Ne pas se coucher plus tôt sous prétexte que la nuit précédente a été mauvaise

6) Eviter les éveils nocturnes prolongés passés au lit
Il est préférable de quitter le lit , si on ne peut se rendormir après 15 à 20 minutes.
Il est recommander de boire un bol de lait chaud qui favorise ensuite l'endormissement.

7) Eviter le lit et la chambre pour autre chose que le sommeil ou l'activité sexuelle ( ni television,ni travail, ni nourriture)

8) contrôler l'environnement ( ni bruit, ni lumière, une température autour de 19 ° maximum)

9) Se lever à heure fixe quelque soit la durée ou la qualité du sommeil pour préserver une prochaine nuit parfaite.

10 )Il faut que le lever soit définitif
Lumière vive, exercice physique, douche relativement chaude .

11) bien savoir que si l'alcool favorise l'endormissement il induit ensuite des troubles du sommeil en le raccourcissant et en le fragmentant.

12) Eviter les dîners trop lourds et trop tardifs (la digestion prend du temps)

13) ne pas regarder trop tard la télévision car elle continue à stimuler l'éveil.

14) éviter une chambre trop chauffée et éviter un bain chaud avant le coucher.

15) apprendre une technique de relaxation pour supprimer la tension physique et mentale.

SOMMEIL BEBES RONFLEURS

 

Des chercheurs italiens ont mis en évidence qu'environ 15% d'enfants âgés de 6 à 13 ans ronflent habituellement ou lorsqu'ils sont enrhumés.
Comme pour les adultes, ce ronflement est produit par le battement du voile du palais sur la paroi postérieure du pharynx (voir RONFLEMENT ) .

Ces mêmes chercheurs ont mis en évidence qu'environ la moitié des bébés ronfleurs chroniques ont des parents qui fument, ce qui met en évidence un aspect peu connu du tabagisme des parents.

SOMMEIL RONFLEURS


 

Le ronflement est produit par le battement du voile du palais trop long sur la paroi postérieure du pharynx.

Souvent sujet de plaisanterie, il n'empêche que le ronflement peut être extrêmement gênant pour l'entourage et, par ailleurs, il risque d'avoir des conséquences extrêmement néfastes sur la santé.

Très souvent, le ronflement provoque des apnées, c'est-à-dire des arrêts respiratoires, qui peuvent durer 30 à 40 secondes avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur l'oxygénation du cerveau et du coeur en particulier, des réveils nocturnes fréquents, des maux de tête et une fatigue matinale souvent associée à des somnolences diurnes.

Parfois il peut provoquer une hypertension artérielle, une insuffisance coronarienne, voire des infarctus cérébraux.

Des facteurs adjuvants augmentent ce ronflement, ce sont l'obésité, l'abus de tabac, de grosses amygdales.

En dehors du sommeil, en position ventale, il n'y a d'autre solution dans les cas extrêmes, que la chirurgie qui consiste à réduire la longueur excessive du voile du palais.
Il est nécessaire de faire un bilan très soigneux pré-opératoire pour enlever juste ce qui est nécessaire, ni trop, ni trop peu.
Trop, risque de provoquer par la suite des fausses routes de déglutition, pas assez, le ronflement ne sera pas suspendu.
Cela peut être fait sous anesthésie locale et les suites opératoires sont en général très simples.

Il existe une nouvelle technique : la vaporisation au laser CO2 ; après une prémédication on pulvérise progressivement la muqueuse des piliers postérieurs, le voile du palais de chaque côté de la luette.
5 ou 6 séances à trois semaines d'intervalle sont nécessaires.
L'amélioration du ronflement se fait progressivement.
Il ne semble pas exister de complications hemorragiques en particulier, avec cette technique.
Par ailleurs, on note une franche amélioration de la fatigue, des céphalées matinales et la somnolence diurne disparaît peu à peu.

Un nouveau médicament homéopathique, le Homéoronflex, guérirait et tout au moins améliorerait la situation d'une proportion notable de ronfleurs.
(voir le mensuel PREVENTION SANTE n° 107 août 1990) .

SOMMEIL SIESTE

 

La sieste, souvent objet de moqueries de la part des gens du nord à l'encontre des gens du midi chez qui la sieste fait partie des habitudes de la vie, doit être réhabilitée.

Le repos après le repas est excellent et remis à l'honneur par les spécialistes du sommeil, car la sieste procure un sommeil lent profond.  

Ce sommeil lent profond et réparateur permet la restauration de la mémoire et favorise l'attention diurne. Il se manifeste dans les premières heures du sommeil nocturne.

Des enregistrements électro encéphalographiques montrent que le sommeil de la sieste ne diffère pas du sommeil lent profond du début de la nuit.

Il semble donc que la sieste favorise la récupération après un effort important ou après un STRESS .

Il suffit parfois de quelques dizaines de minutes pour que la sieste soit bénéfique.

Il semble de plus que le fractionnement du sommeil soit un facteur favorable pour augmenter l'efficience des activités diurnes.

Enfin, selon certains médecins grecs, il semblerait que la sieste permette une diminution d'environ 30% des risques d'accident cardio vasculaire.

En pratique, il est préférable d'attendre 1/2 heure après la fin du repas pour commencer sa sieste (ainsi la digestion est commencée) . Chacun adopte la position qu'il préfère. Certains se couchent, d'autres s'endorment très facilement dans un fauteuil.

La durée de la sieste est variable selon les individus, mais semble être assez fixe pour chacun.

SOMMEIL SOMNAMBULISME DE L'ENFANT

 

Souvent vécu de façon quasi-dramatique par les parents, le somnanbulisme de l'enfant doit être considéré comme un phénomène para normal.

Certes, il sera bon parfois de faire faire un électro-encéphalogramme pour éliminer une épilepsie favorisée par le sommeil.
Mais en règle générale, il faut, quoi qu'on en pense, réveiller l'enfant doucement et lui faire prendre conscience de son état.
Il faudra prendre les précautions pour éviter les éventuelles conséquences redoutables de ce rêve (fermer les portes, les fénêtre soigneusement, par exemple) .
A partir de 5 ou 6 ans, un traitement peut être entrepris.
Votre médecin vous conseillera soit le Laroxyl, soit l'Anafranil, à des doses qu'il jugera bon en fonction de l'âge et du poids de l'enfant. Il sera seul juge du bien fondé de cet éventuel traitement.

SOMMEIL ET OBESITE DE L'ENFANT

 

Il est certain que les enfants ont besoin, pour assurer un développement harmonieux, d'une vie régulière. La perturbation des rythmes (en particulier la présence trop longue devant l'écran de télévision) favorise l'obésité.

En effet, l'enfant a besoin de se dépenser. La sédentarité due à la télévision est donc très néfaste, d'autant qu'elle s'accompagne très souvent de grignotage (chocolat, bonbons, cacahuètes, gâteaux secs, etc...) .

Par ailleurs, il existe une relation très nette entre le temps de sommeil et l'obésité chez l'enfant. Il est cependant difficile de savoir s'il sont gros parce qu'ils dorment moins ou s'ils dorment moins parce quils sont gros.

C'est au début de la vie que se mettent en place les rythmes biologiques essentiels (rythme cardiaque, température, sécrétions hormonales diverses) . Ces rythmes sont fragiles et il est indispensable qu'un sommeil régulier et de qualité soit respecté (c'est pendant le sommeil que la sécrétion hormonale de cortisone et d'hormone de croissance se produit) .

En cas d'obésité de l'enfant, il faut évidemment rectifier les erreurs diététiques flagrantes mais il est nécessaire de prendre en commpte tous les facteurs associés (mode de vie en particulier) car, en effet, la quantité calorique ingérée par des enfants obèses ne semble pas très différente de celle ingérée par des enfants qui ne présente pas de surcharge pondérale.

Donc, il faut coucher tôt les enfants et veiller à ce qu'ils fassent suffisamment d'exercice physique dans la journée.

Troubles du sommeil de l'enfant

 

 

Il faut savoir que les troubles du sommeil de l'enfant sont très variés, fréquents et transitoires;
Il faut tout mettre en oeuvre pour que ces troubles ne se pérennisent pas car cela peut avoir des répercussions pour l'enfant mais également pour sa fratrie voire ses parents.

Il peut s'agir de PARASOMNIES
Cela survient en première partie de nuit en phase de sommeil profond.
L'enfant dort profondément et ne passe pas en sommeil paradoxal
c'est alors que surviennent des manifestations parfois impressionnantes pour les parents : terreurs nocturnes, somnambulisme.
Il faut alors rechercher les facteurs favorisants qui peuvent être une journée épuisante, un épisode stressant dans la journée, l'absence d'une sieste indispensable avant 5 ans,un stress scolaire; une maladie fébrile.
Il est indispensable de rassurer avant tout les parents.

-Les terreurs nocturnes se manifestent le plus souvent entre 3 et 6 ans
L'enfant s'éveille brusquement confus, agité, assis sur son lit, en pleurant et en criant.
Il est cependant en sommeil profond et on ne peut le réveiller.
Il faut alors lui parler très doucement jusqu'a ce qu'il se recouche, et ne pas essayer de le réveiller ;
L'enfant se rendort en quelques minutes et ne se souvient pas de son épisode nocturne le lendemain.

- le somnambulisme
cela se manifeste le plus souvent chez les enfants de 4 à 10 ans
Cela est prédominant chez les garçons, et il semblerait exister une sorte d'hérédité familiale.
Le plus souvent cela s'efface à la puberté

L'enfant se lève les yeux ouverts, le visage figé, et réalise des mouvements mal coordonnés.
Il reste docile et se laisse facilement reconduire à son lit
Il ne faut pas essayer de le réveiller
Cet épisode peut être très court mais peut parfois durer une demi-heure.

Parfois cet épisode peut être dangereux pour l'enfant ; Il peut ouvrir une fenêtre, descendre un escalier, sortir de la maison si sa chambre est située au rez de chaussée?
(J'ai connu un jeune patient qui avait sauté dans la piscine familiale)
Ce somnambulisme dangereux s'observe généralement chez des enfants ayant des problèmes psychologiques sérieux.
Il faut souvent attendre la puberté pour que ce phénomène disparaisse.
D'autres parasomnies peuvent se manifeste :
-la somniloquie ( L'ENFANT PARLE LA NUIT EN DORMANT),
-le bruxisme ( GRINCEMENT DE DENTS,)
-des myoclonies ( LES MEMBRES SONT ALORS ANIMES DE SECOUSSES RAPIDES) cela s'observe plus précisément chez le nourrisson.

TROUBLES ORGANIQUES
peuvent perturber le sommeil de l'enfant :
-Les infections ( O R L EN PARTICULIER)
-les végétations adenoïdiennes ( RESPONSABLES DE Ronflements  ET DE SOMNOLENCE DIURNE ET SOUVENT DE MAUVAIS RESULTATS SCOLAIRES)
-L'asthme
-L'eczéma responsable parfois de prurit intense
-Toute douleur même légère

TROUBLES PSYCHOLOGIQUES
Ils peuvent être en rapport avec un conflit parental
le deuil d'un parent ou d'un frère ou d'une sœur
un déménagement ( NOUVELLES HABITUDES À PRENDRE)
des troubles psychiques ou psychologiques de la mère
de mauvais résultats scolaires (CAUSES OU EFFETS?)

QUE FAIRE?
Il faut conseiller aux parent une attitude ferme mais non contraignante, mai parfois l'intervention d'un pedopsychiatre sera indispensable ( CEPENDANT ASSEZ RAREMENT)
Les médicaments ne sont pratiquement jamais indispensables et doivent être éviter malgré la demande parfois pressante des parents

Troubles légers du sommeil

 

Chez les personnes qui se plaignent de troubles du sommeil peu importants mais fort gênants cependant (difficultés d'endormissement, réveils nocturnes plus ou moins fréquents), l'emploi des benzodiazépines doit être évité, apportant plus d'inconvénients que d'avantages surtout chez les personnes âgées.

Il est indispensable d'être certain que ces troubles ne soient pas la manifestation d'une maladie : par exemple, maladie de Parkinson , démence sénile , difficultés de respirer en raison d'une maladie cardiaque, douleurs diverses, envies fréquentes d'uriner, une dépression, une maladie psychiatrique.

Cela étant, quelques mesures simples seront bénéfiques :
- coucher à heures régulières,
- literie de bonne qualité,
- diminution, voire supression, des excitants (thé, café, alcool, tabac)
- diminution de l'ambiance sonore,
- éviter une trop grande excitation diurne.

Il pourra être adjoint quelques médicaments tels les antidépresseurs sédatifs si une petite note dépressive semble se manifester ou les neuroleptiques à très petite dose.

Les tisanes calmantes seront toujours bénéfiques.

Pour aider au sevrage des benzodiazépines, on pourra employer un produit à base de magnésium qui pourra être associé à la benzodiazépine le premier mois, puis à la demi-dose de benzodiazépine la quinzaine suivante, puis au quart de la dose la quinzaine suivante, enfin employé sans benzodiazépine.

Citons le lécitone-magnésium qui est un produit riche en phospholipides, ce qui favorise la régénération des cellules nerveuses en magnésium. Il a de plus une action régulatrice sur le système neuro-musculaire et il est riche en tocophérol (vitamine E ) qui est un puissant antioxydant.

NOURRISSON TROUBLES DU SOMMEIL


Certains nourrissons présentent des troubles du sommeil.

CAUSES
Il faut savoir que les difficultés d'endormissement du bébé à souvent son origine dans l'histoire personnelle des parents.
( deuils, séparations)
Pour les plus grands enfants le refus d'aller se coucher est souvent le fait d'enfants hyperactifs, sans limites, véritables enfants-roi, tout puissant.
Cela est souvent en rapport avec des conflits sous-jacents dans le couple.
L'enfant odieux le soir, reproduit souvent le comportement parental ( disputes)
Il faut alors déculpabiliser l'enfant en lui montrant qu'il n'est pas responsable de la mésentente de ses parents.
Il faudra donc apporter à cet enfant un cadre sécurisant.

QUE FAIRE
Entre 3 et 10 mois l'endormissement-starter du sommeil est un moment important.
L'enfant doit être bien dans son corps et dans sa tête.
Il reste important de caliner, bercer, même au cours de la journée, lors des changes ou des bains, par exemple.
Cela permet à l'enfant de prendre conscience de son corps, qui est bien séparé de celui de sa mère, ce qui permettra une séparation sans histoire, lors du début du sommeil .
Les conditions d'endormissement doivent être rassurantes pour que, peu à peu, l'enfant se désintéresse, pour pouvoir s'endormir
Le "doudou" ou la tétine peuvent faire partie de ce qui rassure.
Un certain rite doit être respecter :
Berceuse, chanson, histoire lors que l'enfant est plus grand, doivent respecter ce rite de début du sommeil
Il reste déconseillé de laisser une lumière, même faible, dans la chambre de l'enfant qui doit rester une chambre personnelle.
Il est indispensable dès 4 heures de l'après-midi de ne plus solliciter l'enfant qui doit dès ce moment commencer à trouver une atmosphère calme et reposante
Pour les plus grands éviter la télévision à partir de cette heure et éviter de les laisser regarder des films ou la violence est importante car cela marque énormément leur jeune esprit et ils repassent cela dans leur tête au moment de l'endormissement, qui de ce fait est très troublé.
Certes il faut parler de cela à votre médecin qui pourra juger de l'utilité d'une consultation spécialisée chez un psychiatre ou un psychothérapeute.

Rêve et insomnie


SOMMEIL INSOMNIES

En ce qui concerne l'insomnie, elle se présente généralement sous les deux formes suivantes :
- soit l'endormissement est difficile
- soit de nombreux réveils nocturnes troublent notre sommeil.

Dans le premier cas, si nous nous endormons mal c'est parce que nous sommes trop préoccupés par des questions professionnelles, sentimentales, familiales et nous tournons et retournons dans notre tête des problèmes difficiles à résoudre.
Pour bien s'endormir il faut donc se désintéresser ; c'est la raison pour laquelle nos anciens comptaient les moutons.
Effectivement, une activité intellectuelle répétitive et peu astreignante chassant les préoccupations diurnes permet de s'endormir.

Nous pouvons également imaginer être sous les cocotiers d'une île du Pacifique, nous baigner dans l'eau bleue et tiède d'un lagon ou si nous sommes plus sportifs, imaginer dévaler une pente neigeuse en godillant sans fin vers une vallée qui n'arrive jamais.
Bien que cela puisse faire sourire, cette méthode a du bon à condition de s'y astreindre et de ne pas s'écarter du schéma.

Par ailleurs, il existe un cérémonial de l'endormissement qu'il est très important de respecter et qui varie selon chaque individu.
Ce cérémonial prépare au sommeil.
Ce sera le démaquillage soigneux et minutieux chez la femme, le rangement de ses petites affaires sur la table de nuit, la prise presque cérémoniale d'un verre d'eau. Il faut donc respecter cela.
Il est également très important de respecter son horaire personnel d'endormissement. Si l'on a l'habitude de se coucher vers 10 heures, il faudra toujours essayer de respecter cette heure dans la mesure du possible.

Quand on se couche, en général, on reste quelques instants dans une position intermédiaire qui permet déjà un premier relâchement. Puis au bout de quelques minutes, nous adoptons notre position d'endormissement qui est différente pour chacun d'entre nous, soit sur le dos, le ventre, sur le côté gauche ou droit, quelquefois les jambes en chien de fusil ; qu'importe, cette succession doit être respectée.

Il est parfois utile, avant de se coucher, de faire une petite promenade ; pour d'autres, un bain tiède et relaxant pas trop long sera bienfaisant.
Bien entendu l'absorption d'une tisane telle que le tilleul ou la verveine peut également aider.

Signalons qu'il est préférable de toutes façons que le repas du soir soit léger.

Dans le deuxième cas, celui du réveil nocturne, nous nous réveillons à la fin d'un cycle en période de sommeil paradoxal pendant que nous rêvons parce que le niveau de conscience est remonté trop haut et en quelque sorte, a dépassé le seuil d'endormissement.
Ce phénomène est d'autant plus fréquent que l'on prend de l'âge.
Dans ce cas il faut essayer le plus rapidement possible de reprendre sa position d'endormissement et d'essayer de reprendre son rêve.
Bien souvent cela suffit à provoquer un nouvel endormissement.

Si l'on est obligé de se lever (les hommes surtout pour des raisons urinaires), il faut essayer de rester les yeux fermés en continuant à penser à son rêve, ne pas allumer la lumière et se recoucher rapidement.

Les gens qui disent ne pas avoir fermé l'oeil de la nuit se sont réveillés, en réalité, plusieurs fois en fin de période de sommeil paradoxal mais très souvent se rendorment bien. Mais le fait d'avoir vu la pendule non pas toutes les heures, comme ils le disent, mais toutes les 110 minutes, leur donne l'impression qu'ils n'ont pas dormi ; cela est faux, ils ont bien dormi et leur sommeil est tout aussi réparateur.

Rêve et sommeil normal


SOMMEIL NORMAL (PHYSIOLOGIE)

Pendant le sommeil profond, appelé également sommeil lent profond, la tension artérielle, la fréquence respiratoire et le tonus musulaire sont diminués. L'activité onirique (rêve) est présente, mais très difficile à mémoriser. Le sommeil lent profond est impliqué dans la récupération physique : c'est le sommeil réparateur.

C'est pendant la phase de sommeil lent profond que l'HORMONE DE CROISSANCE et la prolactine sont sécrétées. Le sommeil lent profond prédomine en début de nuit.

Pendant le sommeil paradoxal, la tension artérielle augmente, la fréquence respiratoire devient irrégulière avec de nombreuses apnées (arrêts respiratoires), l'atonie musculaire est totale (tonus effondré) . Le sommeil paradoxal prédomine en fin de nuit.

Le sommeil paradoxal aurait une fonction de consolidation de la mémoire, de maturation du système nerveux central, et correspondrait à l'activité onirique (rêve) . Son rôle serait important dans la sécrétion du cortisol, des synthèses protéiques, de la stabilisation des membranes des neurones et de la reprogrammation des comportements instinctifs.

Le sommeil paradoxal est appelé ainsi parce qu'il existe un paradoxe entre le fait que ce sommeil soit le plus éloigné de la vie relationnelle (éveil), qu'il demande une stimulation plus grande pour obtenir le réveil et que par ailleurs il se traduise par une totale relaxation musculaire et un maximum d'insensibilité aux excitations extérieures, alors qu'une activité cérébrale proche de l'état de veille se manifeste.

Le sommeil paradoxal ne dépasse pas le quart de la durée totale du sommeil. Les phases de sommeil paradoxal se produisent toutes les heures et demie environ. Pendant ce temps, les globes oculaires sont le siège de mouvements rapides, la respiration est irrégulière et haletante. Le sommeil paradoxal est le sommeil du rêve.

Chacun sait que certaines personnes dorment beaucoup, d'autres beaucoup moins : ce sont des longs ou des courts dormeurs. Cependant, dans tous les cas, le sommeil lent profond reste constant dans la quantité totale de sommeil, la différence se faisant sur la quantité de sommeil paradoxal.

Dans certaines dépressions, le sommeil paradoxal est modifié : il apparaît plus tôt dans la nuit.

Lors de réveils nocturnes fréquents, la durée du sommeil est diminuée mais le sommeil paradoxal est peu perturbé et prédomine toujours en fin de nuit.

Il faut signaler qu'en plus du sommeil lent profond et du sommeil paradoxal, existent des périodes intermédiaires qui ne peuvent être classées ni dans le sommeil lent profond, ni dans le sommeil paradoxal.

Enfin, un point intéressant doit être noté : chez l'enfant, avant l'âge de 3 mois, les alternances veille-sommeil se font toutes les 45 minutes environ, sans distinction entre la nuit et le jour. Puis, peu à peu, le sommeil de jour diminue et le sommeil de nuit augmente. Cependant, le sommeil lent profond diminue pendant le jour mais augmente la nuit. Au contraire, le sommeil paradoxal n'est pas modifié la nuit mais diminue le jour. Vers 4 ans le cycle jour-nuit est établi.

Le reve : memoire phylogenetique du modele cybernetique de l'esprit



Le reve : memoire phylogenetique du modele cybernetique de l'esprit
Traduction de Liliane Salvadori
Extrait du Compte rendu de l’Auteur lors du Congrès « Aux Origines du Rêve » qui s’est tenu à Frosinone les 10 et 11 Mars 2005
Le 16 Mars 2005
 Introduction:
Nous connaissons tous la théorie du refoulement décrite magistralement par Freud dans les « Cinq essais sur la métaphsychologie » en 1915, alors qu’elle était restée dans l’ombre, à peine effleurée par le Maître dans ses Œuvres officielles; en quelque sorte, une théorie du souvenir que nous pourrions définir cybernétique.
Dans une lettre adressée à l’ami et collègue Wilhelm Fliess, le 6 Décembre 1896, Freud expose sous une forme révolue sa théorie, parlant en synthèse de l’éventuelle possibilité de la formation de l’appareil psychique grâce à un processus de stratification advenu au cours d’époques successives de développement et, délimitées par des phases de transcription des contenus psychiques.
Selon Freud donc, l’appareil psychique serait systématiquement exposé à des distorsions de son fonctionnement, distorsions dues aux erreurs de transcription de l’information.
Pour l’instant, une première réflexion est nécessaire et je vous demande de bien vouloir la garder présente à l’esprit durant notre exposé :
S’il est possible que les contenus psychiques soient retranscrits et reprogrammés continuellement, il doit exister nécessairement un mécanisme psychique chargé d’une fonction de rencontre-harmonisation entre lien et onto-génèse de même, qu’entre le passé et le présent. En d’autres termes une sorte de reprogrammation génique du système.
Dans ce compte rendu j’exposerai les recherches sur le rêve effectuées par le célèbre onirologue Michel Jouvet, qui soutient l’existence d’une programmation récurrente définie « étude phylogénétique endogène » réalisée par le rêve, étude qui décrit comment cette hypothèse s’harmonise de manière parfaite avec la théorie du rêve micropsychanalytique.
Développement:

Au cours de ces dernières années j’ai cherché à approfondir les relations et les analogies qui existent entre les lois qui organisent le psychisme humain et celles qui règlent les esprits des élaborateurs artificiels. De nombreux experts en cybernétique ont pour habitude d’affirmer que « l’esprit humain est structuré comme un élaborateur ». Cela me paraît un moyen assez singulier de tirer une conclusion.
Il serait probablement plus juste de dire que l’homme a projeté d’une façon consciente, préconsciente et inconsciente les élaborateurs sur la base de la structure de son esprit. Nous savons quelle part peut avoir la projection dans l’imagination humaine. Quiconque en fait, s’occupant de psychothérapie, n’est pas sans ignorer comment la grande partie du matériel refoulé est systématiquement récupérée en séance, au moyen d’extériorisations projectives : le «comme si » est un refrain que l’on entend lors de chaque analyse et même l’individu normo-névrotique accède souvent aux foyers les plus importants de son existence attribuant d’une manière transitoire aux autres, les « vécus » angoissants, qui jusqu’à cet instant étaient restés relégués dans l’inconscient.
Le problème majeur qui afflige les esprits cybernétiques est celui de la dégradation des informations emmagasinées qui, venant incessamment retranscrites dans des secteurs différents du support électromagnétique, finissent par présenter exactement les mêmes problématiques que les esprits biologiques.
Pour cette raison, les projeteurs de systèmes cybernétiques ont pensé doter leurs élaborateurs de systèmes de mémoire difficilement corruptibles, qui seraient à même d’assurer la continuité des fonctions de base : qui suis-je, où suis-je, où sont mes organes, à quoi servent-ils, que dois-je faire à peine éveillé, etc.
En quelque sorte un ADN psychique qui, en cas de dégâts massifs, consentirait une reconstruction potentielle de l’esprit de l’élaborateur : ce sont les informations contenues dans la ROM (Read Only Memory - mémoire en lecture seule) et dans le BIOS (acronyme de Basic Imput/Output System - système de gestion d’alimentation d’entrées et de sorties).
Il est évident que les choses chez l’être humain sont bien plus complexes et dynamiques.
Ainsi, de même qu’au cours des 20 dernières années, nous assistons à une mutation radicale de paradigme dans le domaine de la génomique, avec la réfutation du dogme selon lequel les gènes constituent la seule base pour l’hérédité et, l’entier plan de construction de l’être humain avec la découverte desdits mécanismes épigénétiques dans le domaine psychique serait le rêve le mécanisme principal de la reprogrammation des modèles mentaux.
L’étude ontogénétique du sommeil paradoxal conduite également à titre expérimental sur les souris et les chats, a démontré l’existence d’une transition progressive entre les derniers jours de la neurogénèse et la disparition du sommeil paradoxal. En fait, au cours des premiers jours post-natals l’état de veille est interrompu par un autre état privé de périodicité évidente dénommé « sommeil sismique » caractérisé par une activation perpétuelle des neurones moteur avec absence des signes typiques électrophysiologiques du sommeil paradoxal. Jouvet affirme : « Il est fort probable que le sommeil sismique soit l’expression de mouvements spontanés qui accompagnent la neurogénèse à la fin de la vie embryonnaire».
Il ajoute : « … Les mouvements du fœtus sont sans aucun doute l’expression motrice de la formation de synapses formées au préalable génétiquement au cours de la maturation du SNC (Système nerveux central). Nous savons en effet que l’environnement peut modifier l’organisation fonctionnelle et anatomique du cerveau. L’on comprend difficilement comment une programmation génétique définitive, établie à la fin d’une maturation, puisse être efficace dans l’organisation des futurs comportements inaptes en dépit des modifications plastiques synaptiques induites dans l’environnement.
Pour cette raison, il semblerait qu’un concept de programmation génétique récurrente et périodique soit plus satisfaisant».
Le mécanisme de cette programmation récurrente est défini par Jouvet »étude phylogénétique endogène ».
Avalisant les précieuses thèses de M. Jouvet, suivons les événements qui chaque nuit s’activent à l’intérieur de notre appareil somatopsychique.

1. Le cerveau en activité « travaille » d’une manière anaérobique et se fatigue : il active donc le sommeil afin de récupérer de l’énergie.
2. Après 90 minutes, des capteurs excessivement sensibles avertissent le cerveau que l’énergie sous forme d’ATP (adénosine triphosphate) est reconstituée : le sommeil se manifeste,
il consomme de l’énergie et le cycle recommence.

Le sommeil servirait à pouvoir rêver : le rêve peut intervenir lorsqu'un niveau suffisant de réserves énergétiques a été rejoint et seulement dans ce cas.
Mais pourquoi les hétérothermes qui pourtant consomment de l’énergie lors de leur état de veille ne rêvent-ils pas ? Pourquoi leurs cellules nerveuses continuent à se diviser indéfiniment pendant que celles de l’homme, après les trois premiers mois de vie cessent de se multiplier?
Il existe une autre donnée de grand intérêt : plus un mammifère ou un oiseau est immature à la naissance, plus grande sera la quantité de sommeil sismique qui se manifestera (le sommeil sismique coïncide avec la fin de la programmation génétique du cerveau, à la fin de la neurogénèse).
De la même façon, plus un mammifère nouveau-né est immature (et sa thermorégulation est fragile) plus la quantité de sommeil paradoxal augmente.
C’est au moment où s’achève la maturation et la programmation génétique du Système Nerveux que le rêve rejoint son acmé.
Alors que dans le cas des hétérothermes la neurogénèse se poursuit durant toute la vie (donc la conservation du psychique est sous le contrôle de l’ADN), elle disparaît chez les homéothermes.
Personnellement, je pense que l’animal, s’affranchissant de l’esclavage de l’hétérothermie qui le confinait dans un territoire nécessairement restreint a éprouvé le besoin de mémoriser les cartes du retour au territoire natif : selon Jouvet le rêve a été inventé par les oiseaux, peut être simultanément à l’homéothermie.

 J’ajouterai qu’il est permis d’avancer l’hypothèse que les oiseaux ont commencé à mémoriser les cartes de leurs itinéraires dans cette activité neuropsychique à qui il a été donné par la suite le nom de « rêve ». Il est également probable que de même chez l’homme un phénomène semblable ait été découvert, c’est-à-dire que le sommeil REM soit une acquisition des premières tribus qui s’adonnaient au nomadisme.
On pourrait donc supposer que le sommeil sismique, sommeil caractérisé par un dynamisme cellulaire à bioélectricité diffuse qui ne dépend d’aucun centre précis, réalise l’informatisation de la psyché, de la même façon que l’ADN réalise celle du soma. Une fois cette opération achevée le sommeil sismique disparaît et est substitué par un pourcentage toujours majeur de sommeil REM; dans l’ontogénèse le sommeil paradoxal prend peu à peu la place du sommeil sismique au fur et à mesure que disparaît la neurogénèse du développement post-natal des mammifères.
Alors que Jouvet rappelle comment le sommeil sismique est l’expression des mouvements spontanés qui accompagnent la neurogénèse à la fin de la vie embryonnaire, Nicola Peluffo souligne comment durant le sommeil sismique, des traces motrices cellulaires de mouvements de distension survenus dans l’utérus, fixées dans une protomémoire cellulaire s’organiseraient, se structurant en schémas sensorio-moteurs, traduisibles probablement après la naissance en expressions symboliques et linguistiques. 3
Le psychique humain peut être simplifié dans une structure à fonctionnement cybernétique : sa survivance dans le temps, en l’absence d’une neurogénèse permanente, doit être assurée par un dispositif ou système de mémoire durable qui lui permette de retrouver l’intégrité de ses fonctions après l’impact déstructurant d’événements traumatiques exogènes et endogènes.
Au cours du développement psychosomatique intra-utérin l’être humain expérimente déjà des schémas senso-moteurs de distension post-traumatique et les mémorise cellulairement (Peluffo). A la fin de la neurogénèse il y a l’explosion du sommeil sismique, une vraie tempête généralisée d’activité neuro-psychique qui servirait à informatiser l’entité somatopsychique en formation : toutes les expériences de notre espèce seraient alors reversées cellulairement (Zangrilli).

En parfaite assonance avec M. Jouvet, je suis d’accord sur le fait que c’est le sommeil REM qui prend en charge la reprogrammation génétique du psychique, mais je vois le processus d’une manière plus dynamique.
Le sommeil REM ne serait pas seulement une récupération de continuité mais une consultation instantanée (inconscient, donc hors de l’espace-temps – nous pourrions la définir quantistique) des archives expérimentales généalogiques et des espèces de modes de résolution-réparation d’expériences traumatiques.
Dans le sommeil lent, le rêve viendrait esquissé sous forme de préoccupations et réflexions. Seulement au cours de la phase de sommeil paradoxal le Rêve s’exprime dans toute sa richesse sensoriale. Le rêve en phase Rem est le royaume de de l’iconique.
L’être humain est continuellement soumis à des stimulations plus ou moins traumatiques, endogènes et exogènes qui tendent à altérer son homéostase.
Qui s’autodéfinit psychanalyste n’aura aucune difficulté à admettre que, outre la poussée déformante de l’environnement et du social il en existe une, incessante et mystérieuse qui provient du système inconscient, c’est-à-dire des noyaux de mémoire actifs énergétiquement, isolés des systèmes de mémoire et de gestion actuels qui demandent de façon incessante des satisfactions anachroniques et produisent une tension constante potentiellement pathogène à l’intérieur de l’appareil psychosomatique.
Ainsi que l’affirme D. Lysek : « … Les contenus de l’inconscient (c’est-à-dire les représentations, les fantasmes et leur charge affective) constituent un système de référence qui à l’insu du sujet, guide ses pensées, ses sentiments, ses actions ».
A mon point de vue, le rêve est une sorte d’archive d’expériences qui, à partir d’un patrimoine d’informations philogénétiques se spécifie sur la base des expériences de l’épopée intra-utérine et s’enrichit des modules de stimulation-distension éprouvés dans l’unité materno-foetale pour ensuite informatiser cellulairement l’organisme à l’aide de la tempête neuronale produite par le sommeil sismique (Jouvet).
Koukkou et Coll. (1983) après un réexamen attentif de nombreux travaux, utilisant soit des évidences psychophysiologiques, soit des données psychologiques-cliniques, mettent en évidence de quelle manière durant le sommeil REM, la cohérence inter-hémisphérique qui ressort des enregistrements électroencéphalographiques – est plus haute, et cela signifierait qu’il pourrait y avoir un accès à du matériel mnésique connexe avec expériences infantiles précoces ou philogénétiques en majorité liées à l’hémisphère droit. De telles expériences dans la phase Rem deviennent accessibles au travail de l’hémisphère gauche, dominant à l’âge adulte et en grande partie connexe, avec des fonctions linguistico-analytiques; ainsi, des expériences infantiles précoces en majorité sensorio-moteur, deviendraient utilisables pour une élaboration linguistique et verbale. L’auteur affirme que grâce à l’expérience psychologique dénommée « rêve », l’individu peut harmoniser son psychisme en termes de continuité historique, émotionnelle et même narrative.
Une fois que le sommeil sismique, à la fin de la neurogénèse aura « installé le software du système opératif », il sera remplacé progressivement, en l’espace de quelques mois par l’alternance rythmique sommeil NREM et sommeil REM et ce sera ce dernier qui jouera le rôle de mémoire à grande vitesse qui sera chargé de clarifier le cadre, informant les fonctions psychiques supérieures de ce qui, au niveau inconscient doit être satisfait, indiquant dans le même temps les tentatives les plus adaptées que l’histoire philogénétique, généalogique et ontogénétique de l’individu a sélectionnées afin d’abaisser la tension et rétablir l’homéostase.
La vision micropsychanalytique du Rêve rencontre donc une harmonisation extrêmement satisfaisante avec les opinions de Michel Jouvet. La différence substantielle réside dans le fait que, pendant que le grand onirologue français fait remplir au sommeil REM une fonction de reprogrammation génétique réitérative du psychisme, la micropsychanalyse tient compte en premier lieu de l’incessante pression du système inconscient qui requiert une assimilation du surplus tensionnel.
Le Rêve est le mécanisme physiologique d’assimilation de la tension selon les modalités de décharge optimisées dans la phylogénèse.
Lorsque l’accumulation traumatique se trouve en surabondance, la physiologie du rêve ne suffit plus à la réalisation de la décharge tensionnelle et c’est à ce moment qu’émerge le symptôme pathologique.
En mode créatif les rêves mettent en scène chaque nuit le théâtre de notre vie; utilisant des images sans « temps », ils assurent la conservation et la continuité de notre histoire, les origines de notre individualité, la route qui du passé conduit au futur !
Nous conclurons citant l’extraordinaire brio du grand poète Fernando Pessoa :

Le rêve chez Freud et Jung



petit et court extrait du reve expliqué par Freud et Jung:
 

Freud explique le rêve par des désirs infantiles incompatibles et refoulés. L'analyse freudienne renforce le moi conscient, face à un inconscient négatif. Elle aggrave la dissociation psychique du patient.
Pour Jung, l'inconscient est à l'origine des comportements spécifiques d'espèce (les archétypes) et d'un processus de différenciation psychique (l'individuation) : l'analyse jungienne relie le moi conscient à l'inconscient grâce au rêve et diminue la dissociation psychique du patient.

version longue mais racourcie:

Freud se base sur la connaissance du sommeil de son époque : on pense que le cerveau se repose la nuit et que le rêve se produit au cours du sommeil léger qui précède l'éveil. Le rêve est une activité relativement incohérente des neurones pendant le retour de la conscience diurne.

Les liens entre une activité psychique et la neurobiologie sont également inconnus. Il y a un siècle, rien ne permet d'envisager le rêve comme une fonction neurophysiologique, et Freud ne peut que lui chercher une explication psychique.
Les hypothèses de Freud : Pour expliquer le rêve et son apparence absurde, Freud fait plusieurs hypothèses :

1 - Le psychisme infantile abrite des pulsions de meurtre (tuer le père), d'inceste (complexe d'Œdipe) et d'anthropophagie.
2 - Ces pulsions incompatibles sont refoulées pendant l'enfance, et le rêve est plus tard une manifestation de ces désirs incompatibles, accumulés dans l'inconscient.
3 - Une censure psychique s'oppose à l'intrusion de désirs incompatibles dans le système conscient pendant le sommeil léger. Elle utilise les pensées et les images des jours précédents, "les restes diurnes", pour donner un déguisement au désir et le rendre méconnaissable.
Pour Freud, le rêve réalise un désir réprimé et inconscient d'une façon détournée. Le rêve est le gardien du sommeil, il le protège d'un réveil provoqué par l'irruption des désirs refoulés.


L'effondrement du modèle freudien du rêve
L'énergie des désirs réprimés et les neurones phi : ces neurones, inventés par Freud pour « stocker l'énergie de pulsions », n'existent pas. La découverte des potentiels d'action des nerfs date de 1910 : les neurones ne stockent rien, excepté le glucose nécessaire à quelques minutes de fonctionnement. Ils transmettent simplement des informations et ils établissent de très nombreuses connexions entre eux (environ 10 000 /neurone).

Le rêve n'est pas seulement psychique, il a une base neurobiologique : la physiologie moderne sait où, quand et comment une activité psychique se produit. On sait cartographier le cerveau et visualiser les zones actives, la consommation d'énergie et d'oxygène :

Pendant le sommeil lent, le cerveau fait des réserves de glucose (cellules gliales).
Pendant le sommeil paradoxal, les neurones consomment glucose et oxygène en grande quantité.
Le sommeil paradoxal est la base physiologique du rêve. Cette hypothèse, émise dès la découverte du sommeil paradoxal, a été confirmée par diverses constatations et par une preuve expérimentale : La suppression médicamenteuse du sommeil paradoxal supprime les souvenirs de rêves, sans altérer la fonction mnésique. Ainsi le sommeil paradoxal et le rêve sont indissociables.

"Le rêve atteint son développement et sa structure finale dans la phase de sommeil paradoxal." (M. Jouvet)
La répression des désirs n'est pas la cause du rêve : L'activité automatique et périodique des neurones du pace-maker pontique est responsable du sommeil paradoxal et du rêve.

« Freud ne postule, à aucun endroit, des systèmes de neurones automatiquement actifs. La conclusion qui s'impose est que la théorie de Freud doit être abandonnée à cause de l'absence d'activité autonome et de l'absence de régulation et d'énergie endogène du cerveau. » McCarley et Hobson.
« La force agissante au cours du sommeil paradoxal est une activation biologique des cellules du pont, et non pas un désir réprimé. » McCarley et Hobson.
L'absence de mémoire pendant le sommeil lent : la fonction mnésique est liée à un éveil cortical (EEG), absent du sommeil lent. Les incidents spécifiques de cette phase de sommeil ne sont jamais mémorisés (terreurs nocturnes, somnambulisme, bruxisme, verbalisation) :

Si le réveil des patients pendant leur sommeil lent révèle une activité mentale frustre, rien ne prouve qu'elle puisse être mémorisée, au contraire.
A l'opposé, une phase de sommeil paradoxal se termine souvent par un micro-réveil, ou même par le réveil spontané du dormeur. S'il s'agit d'un cauchemar, le dormeur est immédiatement vigilant, orienté, et il raconte spontanément un rêve impressionnant dans lequel sa sécurité est menacée.

Le rêve est indépendant des besoins instinctifs : Les enregistrements du comportement onirique du chat montrent qu'il n'est pas influencé par la faim, par la soif ou quelque autre besoin instinctif réprimé : Les oies ne rêvent pas de maïs !

« Il n'y a aucune preuve, quelle qu'elle soit, que ces mécanismes cellulaires (à l'origine du sommeil paradoxal), soient provoqués par la faim, le sexe ou un autre instinct, ou par des désirs réprimés... » McCarley et Hobson.

« Ainsi, la motivation primaire du langage du rêve et du processus onirique ne peut être déguisée puisque la force première des rêves n'est ni un instinct, ni un désir réprimé ayant besoin d'un déguisement. » McCarley et Hobson.
Le rêve n'est pas "gardien du sommeil". Il se produit au cours d'un sommeil réfractaire au réveil.

Le rêve existe avant les premiers désirs instinctifs du nourrisson et leurs refoulements. Le fœtus in utero est en état de rêve presque permanent, le sommeil "sismique". La conception freudienne du rêve est incompatible avec ces observations.

Le rêve freudien, "réalisation détournée d'un désir refoulé" n'a aucun sens pour un poussin "in ovo" ou pour le fœtus "in utero".
Au moment de l'accouchement, le nourrisson dort et rêve... Le traumatisme psychique de la naissance, phénomène contre nature, n'existe peut-être que dans l'imagination de certains analystes.

Le rêve représente 80 à 50% du sommeil du nouveau-né : cette activité intense ne résulte pas de désirs refoulés. Ce n'est pas un résidu de l'activité de veille. Il s'agit d'une activité autonome, automatique, rythmique. Elle précède les autres fonctions neuropsychiques et le développement de la conscience. Les enregistrements permettent d'affirmer que l'activité onirique est antérieure à la conscience.

Le rêve existe chez les mammifères et les oiseaux depuis 180 millions d'années : quand un nourrisson rêve, son visage exprime tour à tour l'inquiétude, le plaisir, le dégoût, la tristesse, la peur, émotions qu'il manifestera réellement un peu plus tard. Quand un chat rêve et que l'on observe son comportement onirique, il reproduit les comportements instinctifs spécifiques de l'espèce : attaque, défense, toilette, postures de chasse. (Jouvet M. et Sastre J-P - Le comportement onirique du chat - Physiolo. Behav., 1979. )

Le rêve est une fonction physiologique très active au cours de la maturation du système nerveux central. L'observation scientifique associe le rêve aux comportements instinctifs spécifiques de l'espèce et de l'individu.
Les « restes diurnes » : selon Freud, le désir qui déclenche le rêve est excité par les événements des jours précédents. Le rêve utilise ces événements récents pour dissimuler au rêveur ses véritables désirs inconscients... L'observation quotidienne des rêves montre que cette affirmation n'est pas fondée.

Il existe un délai statistique de quelques semaines entre une situation nouvelle et son incorporation dans les rêves.
L'extraordinaire variété des images oniriques ne se limite pas aux "restes diurnes" des jours précédents.


Jung
La conception jungienne du rêve s'accorde avec les découvertes avec la neurobiologie moderne et pour Jung, le rêve est une expression de la nature instinctive : l'homme moderne et rationnel a appris à dominer ses instincts. Les couches instinctives fondamentales, toujours présentes, font partie de l'inconscient et s'expriment dans les rêves. Cependant la cloison hermétique établie entre la conscience moderne et le psychisme primitif crée une dissociation :

"Pour sauvegarder la stabilité mentale et même la santé physiologique, il faut que la conscience et l'inconscient soient intégralement reliés, afin d'évoluer parallèlement. S'ils sont coupés l'un de l'autre ou dissociés, il en résulte des troubles psychologiques. A cet égard, les symboles de nos rêves sont les messagers indispensables qui transmettent des informations de la partie instinctive à la partie rationnelle de l'esprit humain. Leur interprétation enrichit la pauvreté de la conscience, en sorte qu'elle apprend à comprendre de nouveau le langage oublié des instincts."

La neurobiologie moderne nous confirme que le rêve se déclenche bien à partir des structures profondes et instinctives du système nerveux central.

Que dit le rêve ? Jung abandonne la méthode freudienne des libres associations qui entraîne toujours très loin du récit du rêve. Il s'en tient aux images et aux idées qui font manifestement partie du rêve. Il tourne autour du rêve et ne s'en écarte guère. Jung cherche à décrypter le message que l'inconscient adresse à la conscience au moyen d'images et de situations en apparence absurdes.

La neurobiologie confirme que le langage du cerveau droit est en apparence absurde : non verbal, alogique, imagé et symbolique, comme celui des rêves.

Fonction créatrice du rêve : Tout comme Descartes, Poincarré et Kékulé, Jung constate l'apparition, dans les rêves, d'images et d'idées qui ne peuvent pas être attribuées à la seule mémoire. Certains rêves expriment de nouvelles pensées, jusque là inconnues et inconscientes.

La neurobiologie confirme que le sommeil paradoxal et le rêve correspondent à une activité cérébrale très intense et différente de l'activité diurne.

Rétablir l'équilibre psychique : Selon Jung, la fonction générale du rêve est de compenser les déséquilibres psychiques et les attitudes unilatérales de la conscience.

La neurobiologie confirme que l'activité onirique se renforce en période de stress et de déséquilibre psychique.

L'anticipation dans le rêve : pour Jung, beaucoup de crises ont une longue histoire inconsciente et les rêves contiennent des avertissements. L'homme s'avance pas à pas sans voir le danger qui s'accumule. Ce qui échappe à la conscience est perçu par l'inconscient qui le traduit en rêve. Il s'agit précisément d'une situation analogue qui apparaît dans le rêve d'Abrahm Lincoln (rêve au chapitre 10).

L'interprétation jungienne du rêve est un travail absolument individuel qui s'en tient strictement au récit du rêve, alors que l'interprétation freudienne s'en éloigne. Il n'existe ni interprétation prédéterminée, ni "guide préfabriqué" pour comprendre les rêves. Il faut explorer le contenu du rêve avec la plus extrème minutie. La seule hypothèse de base est que les rêves ont, par quelque coté, un sens...

"Les rêves ne protègent nullement contre ce que Freud appelle le désir incompatible. Ce qu'il appelle travestissement du rêve est en réalité la forme naturelle de nos impulsions dans l'inconscient... Il n'y a pas de différence entre la croissance organique et la croissance psychique. Comme une plante produit des fleurs, la psyché produit des symboles."

La résistance d'un patient à l'interprétation est, pour Jung, le signe "que quelque chose ne va pas". Elle montre que le patient n'a pas encore atteint le stade où il peut comprendre, ou encore que l'interprétation est erronnée.
Selon Freud, un telle résistance est la preuve des refoulements et de la censure... mais "absence de preuve ne vaut pas preuve".

Les archétypes sont, pour Jung, les dynamismes spontanés et fondamentaux caractéristiques d'une espèce vivante. Ils se manifestent dans les rêves et sont à l'origine de comportements spontanés et relativement universels. Cette définition jungienne des archétypes et leur caractère inné s'accorde avec la "programmation génétique des comportements instinctifs", proposée par M. Jouvet comme fonction du sommeil paradoxal lors de la maturation cérébrale :

"Tout comme le corps humain est une collection complète d'organes, de même nous trouvons dans l'esprit une organisation (fonctionnelle) analogue... L'archétype est une tendance instinctive naturelle, aussi marquée que l'impulsion qui pousse l'oiseau à construire son nid, et les fourmis à s'organiser en colonies.
Si le caractère inné des archétypes étonne, que dire de la complexité des fonctions symbiotiques des insectes, car la plupart d'entre eux ne connaissent pas leurs parents, et n'ont reçu d'enseignement d'aucune sorte."

Ainsi, la neurobiologie moderne et la conception jungienne du psychisme, de l'inconscient et du rêve se complètent pour décrire le sommeil paradoxal et le rêve comme une fonction psycho-physiologique naturelle.

Où, Quand, Comment - Pourquoi rêvons-nous? Pourquoi dormons-nous.



MIchel Jouvet : Pourquoi rêvons-nous, Pourquoi dormons-nous
Michel Jouvet
Où, Quand, Comment - Pourquoi rêvons-nous? Pourquoi dormons-nous. Editions Emile Jacob 2000

Michel Jouvet est né le 16 novembre 1925. Il est Professeur et Directeur du Département de Médecine expérimentale, à la Faculté de Médecine, Université Claude Bernard de Lyon, Ancien Directeur de l'Unité Associée URA 1195 du CNRS, Chargé de recherche à l'Unité 480 de l'INSERM (Neurobiologie des Etats de sommeil et d'éveil).
Ouvrages principaux :
-Neurophysiologie des Etats de Sommeil (CNRS, 1965)
-La Natura del Sogno (Theoria, Roma, 1991)
-Le sommeil et le rêve (Odile Jacob, 1992, réédité en 1998)
-Le château des songes (Odile Jacob, 1992)
-Le Grenier des rêves (Odile Jacob, 1997)
-Où, quand, comment. Pourquoi rêvons-nous, pourquoi dormons-nous ? (Odile Jacob, 2000)







Le dernier livre de Michel Jouvet reprend, sous la forme d'un dialogue de 120 pages avec un adolescent, les principales thèses de son principal ouvrage "Le sommeil et le rêve". Pourquoi s'intéresser à ce livre dans une publication consacrée principalement à la robotique et à la vie artificielle? Ni les robots ni les animats ne dorment ni ne rêvent. Or c'est précisément la question. A partir d'un certain niveau de complexité, les cerveaux artificiels ne vont-ils pas manifester des formes d'activités jouant pour eux le même rôle que le rêve pour nous. Par ailleurs, si l'on peut connecter des artefacts intelligents à des cerveaux humains, ne pourra-t-on réaliser des synthèses intéressantes entre l'intelligence artificielle et l'activité onirique humaine? Michel Jouvet montre que l'on ne sait pas encore grand chose sur le sommeil et le rêve, notamment sur ce qu'il a lui même décrit sous le nom de "sommeil paradoxal". L'existence et la persistance de cette fonction à travers l'évolution des animaux à sang chaud montre qu'elle joue certainement un rôle essentiel à la formation et à l'approfondissement de la conscience individuelle. Pourquoi ne pas imaginer que ce rôle pourrait se poursuivre et s'amplifier grâce à des échanges avec un artefact intelligent, chez les futurs cybiontes? Rien de ce qui intéresse les neuro-sciences ne peut laisser les automaticiens indifférents.
Il en est de même de la physiologie. Michel Jouvet rappelle qu'il est d'abord un physiologiste, discipline dont il déplore d'ailleurs qu'elle soit de moins en moins à la mode chez les chercheurs (Physiologie. science qui étudie les fonctions organiques par lesquelles la vie se manifeste et se maintient sous sa forme individuelle, selon le Larousse). Il s'intéresse donc à l'homme et aux animaux, et pas aux robots. Mais là encore, des ponts de plus en plus étroits vont s'établir entre disciplines. Les processus d'acquisition spontanée de compétences par un automate auto-complexificateur soumis à la compétition darwinienne mériteront certainement d'être comparés à ceux ayant permis aux êtres vivants d'acquérir des compétences voisines au cours de l'évolution. Plus le physiologiste du vivant sera instruit sur ces processus, plus il pourra apporter d'éclairages à son collègue, physiologiste, si l'on peut dire, de l'artificiel.
Le livre de Michel Jouvet  nous rappelle les origines très lointaines du sommeil. Il décrit l'horloge biologique, apparue avec les premières organismes unicellulaires, qui ont appris il y a 3 ou 4 milliards d'année à mettre en marche leurs mécanismes de transformation de l'énergie solaire en sucres plusieurs heures avant l'aube, pour que ces mécanismes soient en plein rendement vers midi. Ces algues ont donc inventé l'horloge circadienne, qui continue à régler nombre de nos rythmes. Cette horloge, commandée par un gène spécifique, marche toute seule (hors lumière solaire, sauf à se recaler sur elle) et de façon relativement indépendante de la température, contrairement à la plupart des processus biologiques. Les centres nerveux responsables de l'horloge ont été progressivement identifiées, ainsi que les stimulus leur permettant de fonctionner. L'auteur rappelle ensuite les conditions d'apparitions du sommeil au cours de l'évolution (phylogénèse du sommeil) ainsi que les différentes formes de sommeil selon les espèces. La façon dont certains mammifères (dauphins) ou certains oiseaux dorment par demi-cerveaux, afin de garder une activité de veille permanente, fait évidemment penser aux méthodes adoptées par les hommes pour garder en activité 24h. sur 24 certains équipements (navires, centrales énergétiques), en répartissant dans le temps les période de repos et maintenance. C'est enfin par la présentation de l'ontogénèse du sommeil, c'est-à-dire la façon dont le sommeil apparaît et se manifeste chez l'animal, depuis la naissance jusqu'à la mort, que nous abordons le fameux sommeil paradoxal, peuplé de rêves dont certains demeurent un certain temps présents dans la conscience de veille.
Alors que Freud voyait le rêve comme le gardien du sommeil, Michel Jouvet suggère plutôt d'inverser le rapport. L'homme dispose d'un cycle de 110 minutes au cours duquel il rêve pendant 20 minutes après un sommeil profond de 90 minutes, ce qui fait un rapport de un sur cinq. Ce même rapport, variant autour de un sur quatre, a été observé chez la majorité des espèces animales, quelle que soit la durée du sommeil paradoxal. On peut donc considérer le sommeil comme une phase où l'organisme fait le plein d'énergie en préparation du rêve. Le sommeil sans le rêve serait ainsi le gardien du rêve.
Par ailleurs, il considère le rêve comme une fonction de programmation génétique responsable de l'individuation ou de "l'hérédité psychologique". "Le sommeil paradoxal est le propre des animaux à sang chaud, soit les oiseaux et les mammifères. Or, il ne survient que lorsque cesse la neurogenèse, c'est-à-dire l'organisation génétiquement programmée du système nerveux central. Chez les humains, cette construction est achevée au plus tard trois mois après la naissance. A partir de cet âge, les cellules nerveuses ne se divisent plus. Par contre, leurs ramifications synaptiques peuvent se poursuivre la vie entière. Chez les animaux à sang froid, par contre, la division des cellules nerveuses se maintient tout au long de leur vie, ce qui assure l'entretien du système nerveux et la conservation des données héréditaires de ces cellules.
Le sommeil paradoxal aurait  donc pour fonction de relayer la neurogenèse chez les espèces où la division des cellules nerveuses ne s'effectue plus. Il faut quelque chose pour continuer la programmation par complexification synaptique, et c'est le rêve qui s'en charge. Cette programmation n'intéresserait pas celle des comportements instinctifs propres à l'espèce, mais celle des comportements spécifiques d'un individu, confronté aux événements de son histoire personnelle. La programmation onirique vient renforcer ou effacer les traces de nos apprentissages selon que ces traces sont en conformité ou non avec notre programmation génétique de base. Le rêve permettrait ainsi de maintenir fonctionnels les circuits synaptiques responsables de l'hérédité psychologique, c'est-à-dire de l'individuation.  Il consoliderait l'individualité psychologique, tout en préparant le cerveau aux tâches qui l'attendent dans les périodes d'éveil subséquentes au rêve. C'est le rêve qui ferait que chacun de nous est différent, y compris dans les détails de la vie quotidienne. C'est la mémoire génétique de chaque individu qui s'exprime par le rêve, selon l'hypothèse de l'auteur. Mais il existe d'autres hypothèses, qu'il nous rappelle, expliquant le rôle du sommeil et du rêve..
Michel Jouvet a présenté, dans d'autres publications, une hypothèse intéressante relative à la genèse du dualisme esprit-corps, et plus généralement à l'origine des croyances chamaniques, mystiques ou religieuses. Ce sont les rêves qui auraient donné aux premiers hommes capables de réfléchir à ce phénomène l'impression que pendant la nuit, l'âme pouvait s'envoler du corps et rencontrer d'autres esprits.
Répétons le, on peut penser que, contrairement aux regrets de Michel Jouvet concernant la désaffection à l'égard des études de physiologie du sommeil et du rêve, tous ces travaux intéressent déjà et intéresseront nécessairement de plus en plus les recherches dans le domaine des automates intelligents. L'on pourrait très bien envisager, par exemple, que ceux-ci soient dotés (ou se dotent eux-mêmes) de mécanismes d'invention d'événements sur le mode symbolique,  comparables aux rêves, afin de préparer  lors de temps de repos spécifiques, leurs dispositifs capteurs-effecteurs et leurs systèmes centraux à réagir efficacement à des événements non encore rencontrés. Les futurs systèmes intelligents  et conscients seront, n'en doutons pas, tout aussi capables d'individuation que les animaux et les hommes. Peut-être même le seront-ils davantage.
Une autre observation mérite d'être faite, concernant la connaissance que nous avons des mécanismes du rêve, de la mémoire et de la conscience. Nous n'avons conscience que d'une infîme partie des rêves générés pendant le sommeil paradoxal. Par ailleurs, sauf exception, nous les oublions très vite. Il est donc difficile d'étudier leur rôle effectif, et plus encore de les intégrer dans d'éventuels processus cognitifs ou curatifs. Michel Jouvet regrette, comme tous les neurologues, l'insuffisance actuelle des moyens d'exploration fonctionnelle du cerveau. Malgré leurs progrès rapides,  il reste encore impossible d'accéder aux couches profondes. Lorsque la visibilité s'améliorera, ce ne sera pas seulement la physiologie du rêve qui en tirera profit, ou la connaissance du cerveau en général, mais l'ensemble des sciences travaillant sur l'intelligence et la conscience artificielle. Il y a donc encore un bel avenir pour les explorateurs du rêve et du sommeil.