dimanche 24 juillet 2011

Hystérie d'angoisse


Le terme a été introduit par Wilhelm Stekel en 1908. Freud le reprendra a propos du petit Hans pour souligner que de son point de vue, la phobie ne saurait constituer un processus pathologique indépendant. Il note donc une similitude structurale avec l'hystérie de conversion.

L’hystérie d’angoisse, terme introduit par Freud, désigne une névrose dont le symptôme central est la phobie. L’emploie du mot « hystérie » veut souligner la similitude structurale avec l’hystérie de conversion.
 
L'angoisse prédomine dans ce type d'hystérie. La crise d'angoisse s'annonce d'abord par la notion d'un péril dont on ne connaît pas encore la nature et qui va de plus en plus en s'amplifiant. Il peut se faire aussi qu'elle survienne sans s'annoncer. Elle entraîne un grand désarroi du sujet qui est comme fasciné par la crise qu'il sent monter en lui. La fascination peut aller jusqu'au vertige. En même temps s'installe une perplexité doublée d'appréhension très inquiétante. Quelquefois, le malade ressent une sensation de regret, de remord, d'un danger imminent.

Troubles psychosomatiques d'accompagnement


On rencontre des symptômes divers.
Au niveau des organes sensoriels et de la bouche, on constate des sueurs, des bourdonnements d'oreille, une vision brouillée ; les maux de tête sont fréquents.
On note des symptômes musculaires : des crises de tremblements qui peuvent frapper n'importe quel membre, parfois un tremblement des paupières ; ailleurs, on aura comme l'impression de crises rhumatismales.
Des symptômes urinaires sont possibles avec difficulté à uriner ou au contraire une tendance excessive aux mictions.
Les symptômes digestifs sont extrêmement variés. Ils peuvent aller d'un simple rétrécissement du pharynx à la " boule oesophagienne " ; quelquefois ces symptômes aboutissent à des nausées ou à des vomissements, à des troubles du péristaltisme intestinal pouvant conduire à la diarrhée et quelquefois aussi à des constipations totales.
Les symptômes cardiaques : ce seront des palpitations ou des troubles du rythme ; on notera ce qu'on appelle " une arythmie extra-systolique " c'est-à-dire que les contractions du coeur deviennent anarchiques. Quelquefois ces manifestations cardiaques sont telles qu'elles peuvent évoquer des crises d'angine de poitrine.
Les symptômes respiratoires peuvent aller de la simple difficulté respiratoire à la sensation de blocage complet. Ils évoquent parfois une crise de pseudo-asthme.
Les troubles du sommeil sont fréquents et variables. Ce peut être une insomnie avec des dispositions du sujet à manipuler ses conflits sans cesse pendant la nuit. Au contraire, le patient échappe parfois à l'angoisse en dormant de façon excessive.
Ces troubles schématiquement mentionnés, n'excluent pas d'autres troubles fonctionnels divers, troubles hépato-digestifs, troubles thoraciques vagues dont nous n'avons pas systématisé les manifestations. Précisons que les désirs sexuels sont souvent amoindris voire même supprimés. Mais ce n'est pas toujours le cas ; fl peut exister à l'opposé une hypertrophie du désir sexuel car dans l'acte sexuel le sujet parfois échappe à l'angoisse.
Lorsque l'on examine ces malades, on est surpris par la crispation souvent intense de leurs muscles qu'ils n'arrivent pas à détendre. Un examen fin peut détecter un tremblement des extrémités rapide et variable. Lorsque l'on frappe les réflexes, on voit qu'ils sont considérablement augmentés. L'examen cardiaque montre un électro-cardiogramme normal mais une tension artérielle un petit peu basse. Ce signe n'est pas toujours constant, il est bien certain que chez les sujets prédisposés à l'hypertension artérielle, la crise d'angoisse augmente cette dernière.


 L'anxiété est une peur irrationnelle, sans objet, disproportionnée. L'angoisse désigne les sensations physiques
qui accompagne l'anxiété (état psychique). L'anxiété peut être liée ou non à une représentation mentale, on dit
qu'elle libre (flottante) ou liée. L'angoisse flottante est présente dans la (qui est en fait
considérée comme une " pseudo-névrose ", la bouffée d'angoisse signe l'absence d'une structure névrotique
suffisamment élaborée mais il faut aussi savoir qu'elle apparaît en général dans d'autres pathologie). L'angoisse
liée intervient dans le cadre d'une névrose plus structurée (quoique les mécanismes de défenses, bien que plus
élaborés, ne suffisent pas à éviter le débordement émotionnel) : c'est (Freud). Enfin,
lorsque l'angoisse présente des attaches psychiques à certains objets ou situation il s'agit d'une
(actuellement appelée phobie).
névrose d'angoisse
l'angoisse névrotique
hystérie
d'angoisse
Classiquement il existe deux théorie de l'angoisse. La première rattache l'angoisse à une excitation libidineuse
qui ne trouve pas d'exutoire (coït interrompue, impuissante, frigidité etc.). La libido inemployée est finalement
convertie en angoisse. Un diagnostic plus fin (car l'adulte est sensé avoir appris à maîtriser sa libido) consiste à
dire que la libido qui fait surface est rattachée à un mouvement psychique ayant fait l'objet d'un refoulement.
Mais en 1926 et avec " Inhibition, symptôme et angoisse " Freud nous propose une deuxième théorie.
Le Moi est le véritable réservoir d'angoisse, menacé par le ça (qui risque de l'anéantir) d'une part et le Surmoi
d'autre part (menace de castration) le Moi tente de fuir (comme on fuit devant un danger) et pour ce faire il
cherche à éloigner le danger. La décharge pulsionnelle a finalement lieu dans une formation substitutive. Le
refoulé devient donc extérieur au Moi : le danger devient externe ce qui permet au Moi de le fuir. Le
mécanisme de défense est l'isolation.


Nevrose phobique et hystérie d'angoisse
La phobie ( du grec "phobos", peur) est une crainte angoissante déclenchée par un objet ou une situation n'ayant pas en eux-mêmes un caractère objectivement dangereux, l'angoisse disparaissant en l'absence de l'objet ou de la situation.
Le patient reconnaît le caractère absurde de sa crainte mais ne peut pas la maîtriser.
Il en résulte des conduites d'évitement caractéristiques qui se situent au-delà du contrôle volontaire.
Plus simplement, la phobie est une réaction émotionnelle anxieuse déclenchée par une situation donnée.
Elle se distingue donc :
- des pseudo-phobies de la névrose d'angoisse dues à la fixation transitoire de l'angoisse flottante;
- des obsessions phobiques où une crainte spécifique assiège l'esprit en dehors même de l'objet, comme les nosophobies ou les dysmorphophobies...
- des états psychotiques (schizophréniques ou paranoïaques)
Mécanismes
La névrose phobique fut décrite sous le terme d'hystérie d'angoisse par Freud en raison de sa parenté structurale avec l'hystérie.
La phobie serait en somme, un système de défense par sélection : on enferme l'adversité dans un seul objet, même si, par l'effet d'une loi naturelle, elle s'y accumule jusqu'à devenir explosive.
Dans les phobies, la potentialité de l'objet maudit atteint parfois des paroxysmes : le serpent, la souris, l'araignée, la guêpe peuvent déclencher chez ceux qui les ont "élues" des frayeurs qui les conduiraient à se jeter dans le vide.
Elles doivent leur force, chez l'adulte, à leur origine infantile. L'être humain passe sa vie à réactualiser ses vieilles peurs. Il est rare qu'il les ait conjurées toutes.
Pour les psychanalystes, la phobie symbolise un conflit inconscient pour éviter l'angoisse liée à une pulsion d'origine sexuelle, le conflit est déplacé sur une source extérieure sans rapport avec lui et les phobies sont étroitement liées aux inhibitions sexuelles


Cause et facteurs de risque
 

Les phobies possibles sont très nombreuses.
Dans la phobie, le névrosé se trouve devant une menace dont la véritable origine ne peut jamais être atteinte.
Les phobies en tant que symptômes sont très fréquentes et peuvent se voir dans de nombreuses affections psychiatriques à titre transitoire. Certaines phobies sont d'ailleurs considérées comme normales (vertiges, trac...).
Personnalité phobique
 

La symptomatologie phobique se développe sur une personnalité phobique.
Le caractère phobique regroupe plusieurs traits de personnalité :
- Etat constant d'alerte et de vigilance ;
- Conduite de fuite par évitement de tout engagement, par passivité et inhibition, ou par une fuite en avant.
Certains définissent la phobie comme une peur sans objet. Cependant il est quelquefois difficile de tracer la frontière entre une anxiété "normale" dans une situation phobogène et une peur pathologique dans la même situation. Tous les degrés existent entre celui qui va dominer son appréhension et celui qui va devoir modifier ou adapter sa vie pour éviter une telle situation.
Dans certains cas le phobique va pouvoir affronter certaines situations s'il est accompagné, ou s'il est en possession d'un objet censé le protéger.
Classification
Il existe plusieurs sortes de phobies :
agoraphobie (peur des espaces vides et étendus ou au contraire de la foule), claustrophobie (peur des espaces clos et étroits), phobies des moyens de transports, phobies d'impulsion (peur d'accomplir contre son gré des actes agressifs ou dangereux, peur de se jeter par la fenêtre ("j'ai peur d'avoir envie de sauter dans le vide"), phobie des instruments tranchants, des armes...
On distingue en fait trois entités :
- L'agoraphobie (phobie la plus sévère) ;
- Les phobies simples ;
- Les phobies sociales moins invalidantes. 


L'agoraphobie
 
L'aspect essentiel de l'agoraphobie est la peur d'être seul ou dans un endroit d'où le sujet ne pourrait s'échapper sans difficultés ni être secouru s'il venait à ressentir une soudaine incapacité. Ce n'est donc pas la peur spécifique de certains lieux ou situations.
Les activités normales sont progressivement réduites pendant que la peur d'avoir peur et les comportements d'évitement qui en résultent dominent la vie de l'individu.

Souvent les sujets (des femmes jeunes dans les deux tiers des cas) insistent pour être accompagnés lorsqu'ils sortent de chez eux ou cherchent à mettre en place des stratagèmes visant à se rassurer quand ils sont contraints d'affronter des situations redoutées.
Parmi celles-ci, les plus communément évitées sont les foules, les rues ou magasins fréquentés, les transports publics, les tunnels, les ponts, les ascenseurs...
Ces situations phobogènes sont généralement nombreuses et ont souvent tendance à se multiplier pour pouvoir aboutir à la nécessité d'une claustration ou à une dépendance extrême vis-à-vis de l'entourage immédiat.
Ce mode d'installation de la symptomatologie est variable; il peut être d'apparition brutale et d'aggravation rapide à la suite d'attaques de panique se succédant rapidement aboutissant à la constitution de comportements d'évitement.
L'agoraphobie est parfois associée au trouble panique ("trouble panique avec ou sans agoraphobie") ou isolée en dehors de tout antécédent de trouble panique.
Les phobies simples ou phobies spécifiques
Elles s'opposent à l'agoraphobie. Il s'agit d'une peur spécifique, isolée, irrationnelle, associée au désir d'éviter la situation ou l'objet à l'origine de cette peur. Les objets "phobogènes" sont souvent des animaux ou des objets possiblement dangereux; les situations phobogènes sont

souvent des endroits élevés ou fermés. 
Les phobies sociales

  Elles sont constituées par l'existence d'une peur irrationnelle et persistante, associée au désir d'éviter des situations dans lesquelles l'individu peut être exposé à l'observation des autres.
A cette peur s'associe celle de se comporter d'une manière humiliante ou embarrassante.

Une anxiété anticipatoire survient si l'individu est confronté à la nécessité d'affronter une telle situation qu'il souhaiterait éviter.
Relativement fréquentes sous une forme mineure, elles sont parfois invalidantes sur les plans social et professionnel. Le début est habituellement progressif sans cause déclenchante et l'évolution est marquée par l'accentuation graduelle, après la puberté, d'une sensitivité sociale.
On décrit divers types de phobies sociales : peur de parler en public (trac), de manger ou de boire en public, d'écrire devant les autres, crainte de rougir en public (éreuthophobie)...

 

Evolution de la amaldie

 L'évolution est variable.
Soit les conduites de lutte contre la phobie (contraphobiques) sont efficaces et le patient vit comme cela très bien.
Soit le patient est obligatoirement confronté aux circonstances qui provoquent la phobie (phobogènes) et il est en situation d'angoisse et de crise permanentes.
Soit les conduites contraphobiques sont invalidantes et n'autorisent plus la vie en société.
Le phobique est comme tout névrosé menacé de dépression.

 Traitement

Il n'est pas toujours nécessaire.
Lorsque la phobie n'est pas très intense, et que des conduites d'évitement peuvent être utilisées sans trop gêner la vie quotidienne, il est probablement préférable de s'abstenir : tout dépend de la souffrance du sujet et de sa demande.
Quand la phobie envahit la vie quotidienne, et gêne le patient dans sa vie quotidienne ou dans sa vie sociale, il est alors préférable de traiter. Les médicaments qui sont préconisés sont les anxiolytiques et les antidépresseurs (dans l'agoraphobie), mais les traitements non médicamenteux sont importants : psychothérapie ou psychanalyse, thérapie comportementale ou cognitive, relaxation, déconditionnement...